Après plus d'un an et demi d'absence du système scolaire "classique", voici le retour tant attendu en classe "normale", comme tout le monde. Reprendre les études là où elles étaient délaissées. Une rentrée comme celle-ci était à la fois angoissante et réjouissante. Angoissante par la suppression de libertés que constitue le fait d'être au lycée. Parce qu'après avoir goûté à la liberté, à l'autonomie, la libre pensée et toutes ces belles notions, devoir faire un retour en arrière est angoissant, frustrant. Réjouissante par le fait enfin de ne plus être "en marge", de (...)
J'ai fait bien attention avant de tout quitter que le plus petit rien soit mis sous les verrous d'une porte d'acier fermée à double tour.
Car aujourd'hui je veux continuer le voyage et laisser à garder mes brillants mes joyaux mes fausses perles et mes bijoux de pacotille afin que si jamais je reviens quelque jour, que je retrouve tout ce que j'avais confié aux gardiens vigilants des souvenirs jaloux sauvé des ravisseurs, épargné des vautours.
Mais vous près de qui les diamants sont bagatelles vous le meilleur de moi et mon pire défaut vous mon seul réconfort, ma plus vive (...)
J'ai été bourrée, crevée, fatiguée, blessée, humiliée, joyeuse, putain, triste, amoureuse, délaissée, aimée, abandonnée, droguée, étudiante, cadre, employée, violée, châtoyée, oubliée, enviée, saignée, prolétarienne, raciste, vidée, tolérante, guidée, souillée, enceinte, clocharde, douée, riche, artiste, divorcée, mariée, avortée, copiée, battue, chérie, cassée, consolée... Et enfin morte.
Je suis morte hier au petit déjeuner. Entre le paquet de Corn Flakes et la bouteille de Pampryl. A l'intérieur je suis morte. A l'extérieur aussi. Mais ça ne se voit (...)
Le mot travail me donne des boutons. Non seulement je déteste travailler mais en plus je hais la notion même de travail.
Pourtant je travaille, qui plus est sans être payé, et à des activités fort peu enrichissantes intellectuellement, enseignées par des personnes visiblement frustrées dans leur vie pour n'avoir comme seule passion que d'exercer du pouvoir, de l'autorité, des menaces et distiller la peur et l'absence de confiance. Je suis sans doute fou. Fou de travailler en m'y forcant, en contre-disant mes idées sur la vie, le bonheur, la plénitude.
Mais alors tant pis si je (...)
C'était une journée comme une autre. Un jour d'été parmi tant d'autres ou il faisait très chaud. On était dans mon jardin. Elle était assise nue sur un tabouret à vis en bois, un de ces bois de pin agréable à toucher et à regarder, dégageant de par sa vue, son odeur et son toucher un profond sentiment de chaleur, de douceur. Au milieu de la pelouse de mon jardin que je n'avais sûrement jamais tondue, elle restait assise là sur le tabouret à me regarder et ainsi j'avais l'impression qu'un soleil s'était posé sur mon tabouret, au milieu de mon jardin.
Elle était très belle. (...)
Il y a des moments, certains jours, ou on se sent seul, seul et délaissé. Aucun ami n'appelle, aucune amie ne vient prendre de nouvelle, aucun message sur le répondeur, pas d'E-Mail, pas de SMS, rien. La sonnette n'a plus servi depuis longtemps. Personne ne s'est présenté à la porte. Être le seul à passer la porte depuis des mois.
Prendre le bus seul. Aller au cinéma seul. Regarder les couples heureux, seul. Regarder les amis riant ensemble, seul. Jalousie. Envie d'une autre vie. Ne plus être seul. Être entouré. Savoir qu'on peux compter sur quelqu'un. Mais non. Ce n'est pas (...)
Etant pessimiste de nature, je pense être probablement déjà stérile. Sûrement de par les dangereux rayonnements produits par mon téléphone portable que je laisse balloter librement contre mon sexe dans la poche de mon pantalon depuis déjà trop longtemps.
Oui je suis sûrement déjà stérile. A peine la vingtaine et je n'aurais jamais d'enfant engendré par ma propre semence. Et le pire c'est que je m'en fout complètement. Avoir des enfants c'est démodé. La mode c'est de baiser stérile. Profiter de moments égoïstes et égocentriques ou on ne cherche que son propre plaisir (...)
Je n'écris pas pour des égoïstes, des cons, des intellectuels, des des égocentriques, des gens "intelligents", des gens "normaux", des oubliés, des repliés, des délaissés, des aimés, des amoureux, des humains.
J'écris pour être lue par des hommes. Par des femmes. Des gens qui aimeraient me lire. Ou qui n'aiment pas me lire. Qui m'aiment. Me haïssent. Réagissent. Ouvrent leur gueules. M'engueulent. Me crient leur amour. Ou n'importe quoi.
Je veux des paroles, des lettres d'amour, des insultes, des tripes, du sang et du sexe. De l'amour à cracher. De la haine à crier. De la (...)
Croiser un ange dans la rue. Se souvenir de son visage. L'aborder. Faire quelques pas avec elle. Lui parler. Elle cherchait sa veste, perdue dans la foule. Ne pas retrouver la veste. Réussir, dans un éclair de lucidité, à lui extorquer son numéro de téléphone. Lui dire au revoir. Son bras sur ma nuque. Lui dire au revoir une seconde fois. Elle remet son bras sur ma nuque. La voir s'éloigner dans la foule. Avoir envie de courir, la rattraper et l'embrasser. Ne pas avoir le courage de le faire. Tourner le dos et s'éloigner à son tour.
Regretter. La voir dès qu'on ferme les yeux. (...)
10h du matin. Réveil difficile. J'ai la tête dans le cul. Envie de vomir. Je m'assois sur le bord du lit. J'ai la tête qui tourne. Je pue. Un espèce de mélange de nicotine et d'alcool. J'ai encore dormi seul. Pourtant je me rappelle vaguement de ce mec hier soir. On s'était embrassés, puis je l'avais sucé dans les chiottes de la boite. Qu'est-ce qu'il est devenu? Aucune idée. Encore une fois j'ai la gueule de bois. Envie de disparaitre. De s'arracher le cerveau. D'être vide. Envie de crier des mots degueulasses, de la vulgarité à pleine bouche. Gueuler des trucs pas catholiques. (...)
Jennifer stops explaining
What's on my mind
She doesn't care about it
And there's no crime
She tells me, who loves me?
Whe dropped my phone
But it's allright
She thinks that talk is cheap
And now so do I
She knows she'll never want to
Die on my side
She's laughing, she's crying
She never calls but it's allright
She's posing, relaxing
She loves herself
But it's allright
She pulls me down
And while I'm seated
She pulls me down
And I'm back on the ground
Never let me down
You're the best thing that I've found
Just try me, I'll be round.
Just try me, I'll be round...
(Silmarils, Jennifer, in (...)
Un ange passe, et me dépasse. Elle va repasser. Je le sais. Je ne fait qu'attendre. C'est un cycle, comme ça, un truc qui tourne en rond. Un don de Dieu, le mec qui habite dans les nuages et qui parle avec de l'écho. C'est un chic type Dieu, des fois il m'invite au restaurant avec sa femme et ses copains. C'est sympa. Mais en fait c'est sa fille, son ange, dont je suis amoureux. Il n'aime pas trop ça les relations entre anges et humains mais bon comme on se connaît. Enfin faudrait qu'elle repasse par là, que je la revoie.
Elle n'as pas rappellé.
Un ange passe, elle me délaisse. Elle (...)
Utiliser les artifices cosmétique de la féminité pour se sentir femme. Pour assumer la part non négligeable de féminité qui me compose. Je me sens beau, ou plutôt belle. Je me sens bien dans mon corps, sûr de moi. L'impression d'avoir trouvé ou retrouvé une partie de moi que je niais, que je rejettais. Je me sens femme quelque part. Je me sens sensuelle. Je ressens que cet artifice m'as fait avancer, m'as rajouté quelque chose. Ce n'est rien, mais c'est énorme.
Puis la peur de déplaire. D'être trop marginal. De se faire brutaliser. Parce que "c'est pour les filles", parce que (...)
Peur & Timidité. Je veux la rappeller. Elle ne m'as pas rappellé. Alors je dois le faire. Mais ça me semble insurmontable. Je tremble. J'ai peur. L'impression que je vais me foirer. Je le sens pas. Pourtant il faut que je l'appelle. Attendre de trouver le courage. Puis s'aperçevoir qu'on ne le cherche même pas. De toutes façons il est définitivement perdu. Et puis ce n'est pas du courage dont j'ai besoin, mais de l'assurance.
Être amoureux, c'est pas drôle tous les jours, je vous le dit moi.
On dirais que je suis plus célibataire... Y'a une fille qu'habite chez moi... Une fille me (...)
La voilà qui rentre dans le bistrot
Ca fait une heure que t'attends
T'as déjà bu 7 cafés
T'as des tics des tremblements
A peine assise elle te dit
Qu'on peut pas rester longtemps
T'aurais préféré toute la nuit
Elle partage pas tes sentiments
Tu lui fais des yeux de faon malade
Elle regarde sa montre
Pendant que tu parles "bip" son portable
Ca la gène pas de t'interrompre
Elle raccroche faute de batterie
Tu recommences à la pister
Elle te raconte sa vie
Tu fais vachement bien le mec captivé!
Elle est un peu mannequin
Un peu actrice un peu serveuse
Elle est un peu pédante un peu (...)
Je n'ai rien de plus à te proposer. Rien de mieux. Rien de plus intéressant. Rien à te proposer plus que ma seule vision de la relation amoureuse. Peut-être de l'amour, qui sais. Mais je ne peux rien te promettre. Je ne suis pas une offre plus intéressante que ta relation actuelle. Je ne prétends pas l'être. Et je ne veux pas le devenir. Je n'ai rien à te promettre ou à t'offrir. Juste un peu de temps dans mon existence et de la tendresse. Rien de plus.
Je ne suis pas riche. Je ne suis pas beau. Je ne suis pas non plus intelligent. Je suis peut-être amoureux. Je ne sais pas trop. (...)
C'était pendant le voyage scolaire en Écosse. Pendant l'été 2003. Comme partout en Europe, la température était plus élevée que les autres années. Dans le bus, puis dans la ferry qui nous emmenèrent vers le pays des vieux châteaux et des fantômes, je m'étais lié d'amitié avec beaucoup de personnes. Ceux avec qui j'étais le plus proche pouvaient se compter sur les doigts d'une main. Il y avait Anaïs, une petite rousse mignonne plutôt timide, Aurélien, une armoire à glace un peu simple mais très drôle, Maud, une blonde "de taille modérée" comme elle aimait dire, et Léa, (...)
Nous sommes montés nous coucher, nous avions chacun à disposition une petite chambre, sauf Valentin qui dormait en bas de la chambre de Lucie, elle dormant dans sa mezzanine. Un peu moins d'une heure après que tout le monde soit parti se coucher, je vis ma porte s'entrouvrir. Puis quelqu'un entra et referma la porte derrière lui avec un souci de ne pas faire du bruit proche de l'obsession. Ma chambre était plongée dans l'obscurité la plus totale. J'entendis l'invisible silhouette se rapprocher à pas de loup de mon étroit lit puis sentis un poids s'asseoir sur le bord. C'était Léa. (...)