Les Chroniques de Valentin

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juillet 2008

I'm going through changes...

Je change, ma vie change. Mes amantes me redonnent le goût de changer. L'envie d'aimer et d'avancer. Le désir de vivre libre. Mes songes me fournissent la matière première. Le reste c'est tout de la volonté de sortir de ce cercle infernal. C'est dur, mais je m'accroche. You see things in life And you'd be surprised what you see. Life, your whole life, is changes You go through changes in your life One second you've got it made Next second you're down in the dumps And it goes back and forth Throughout your whole life One second you've got the most beautiful girl in the world Next second (...)

Un amour dans chaque port

Je me souviendrais toujours de ton lit en bord de mer. Nos tendresses enlacées, nus sous un drap, légèrement agîté par la brise du matin. A peine l'écume de nos sentiments s'était-elle déposée sur la corniche de ta chambre jaune et bleue que nous étions déjà à fleur de sel. Le sable recouvrait jusque là nos timides amours et la marée, incessante et silencieuse, ne les découvrait que d'un brin à chaque passage. Je décrivais avec la pulpe de mes doigts de lents et voluptueux cercles sur ton ventre. Je ne voulais plus partir de ton lit-île. Mais le vent nous apportait de (...)

Et cependant je sens ma bouche aller vers toi.

À la pâle clarté des lampes languissantes, Sur de profonds coussins tout imprégnés d'odeur, Hippolyte rêvait aux caresses puissantes Qui levaient le rideau de sa jeune candeur. Elle cherchait, d'un oeil troublé par la tempête, De sa naïveté le ciel déjà lointain, Ainsi qu'un voyageur qui retourne la tête Vers les horizons bleus dépassés le matin. De ses yeux amortis les paresseuses larmes, L'air brisé, la stupeur, la morne volupté, Ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes, Tout servait, tout parait sa fragile beauté. Étendue à ses pieds, calme et pleine de joie, (...)

Mes textes de Baudelaire

J'étais dans le bus. Je tourne les yeux alors qu'on est arrêtés au feu rouge et à côté de moi, dans une voiture de luxe verte, une femme est en train de manger son repas dans une assiette : purée et radis au menu, alors que de l'autre main elle tient le volant. Au fond du bus, une fille habillée en survêtement blanc me fixe avec insistance. Elle me fait peur. Je lis du Baudelaire. Je crois que c'est mon auteur préféré, il a le talent de mettre en un seul vers toute la beauté et toute la laideur de l'humanité. Delphine et Hippolyte est de loin mon préféré, le plus parlant (...)

L'amour honteux des femmes pour les femmes

« Le livre de M. Charles Baudelaire intitulé Les Fleurs du Mal est un défi jeté aux lois qui protègent la religion et la morale. (...) A côté de ces pièces et de quelques autres où l'immortalité de l'âme les plus chères croyances du christianisme sont mises à néant, il en est d'autres qui sont l'expression de la lubricité la plus révoltante : Les Femmes Damnées sont un chant en l'honneur de l'amour honteux des femmes pour les femmes. (...) En résumé le livre de M. Baudelaire est une de ces publications malsaines, profondément immorales qui sont appelées à un succès de (...)

Take off your gloss and your underpants

Et je tombe, et je tombe, sans pouvoir me rattraper, sans pouvoir apercevoir la fin de la chute, je trébuche et je tombe, je bascule, je m'éboule et me précipice. Je m'élance et m'écroule, je dégringole, je glisse, je chute, je descends et m'élance, je me casse la gueule, je saute, me déverse et me renverse de tout mon long. Et je tombe, et je tombe, comme quand on trébuche, sans s'y attendre. Je m'anéantis et m'apaise pour mieux m'écrouler, pour mieux m'abîmer. Et je tombe, et je tombe, peut-être, amoureux. (...)

J'irais danser sur ta tombe

De tes lèvres suaves Et de tes mots de rosée Je ferais de larges voluptes De beaux adieux violacés Ne te relève pas non Quand tu es à genoux Frèle oisillon devant moi Délaisse-moi allons De la nuit slave Et de ses amants fatigués Je n'en ferais qu'une bouchée D'épaisses brumes et fumées Et ne te retourne pas Quand tu te détourne de moi D'obscurs voiles affamés Se dressent sur tes pas Des cimetières aux simples caves Des vampires isolés Je dévorerais sans décompte Leurs coeurs fatigués Ne te méprends pas de moi Je n'hésiterais pas un instant Mon amour J'irais danser (...)

La terre est ronde pour ceux qui s'aiment

DEUXIÈME EMÉNIDE Tu as raison. C'est magnifique, l'amour, Oreste ! On ne se quitte jamais, paraît-il. On ne s'est pas plutôt séparé, paraît-il, qu'on revient en courant, qu'on s'agrippe par les mains. Où qu'on aille, on se retrouve aussitôt face à face. La terre est ronde pour ceux qui s'aiment. Déjà je me heurte partout contre celui que j'aime, et il n'existe pas encore. Voilà qu'Electre veut te ravir, et à nous aussi, avec sa vérité. Nous voulons aimer. Fuis Electre. (in Electre , Acte II, Scène 3, Jean Gireaudoux) (...)

Galant(es ?)

Votre courbe déliée allèche les passants Qui se dressent à rebours, énièmes prétendants L'écharde contendante, les trottoirs ruisselants Une foule au zgeg dressé, compulsif ornement Dites-moi comment vous dire Qu'au fond j'aimerais briser Ceux qui vous interdisent De les voir gicler Un à un, à la chaîne, voir même tous en coeur Pour le plus grand plaisir de celle qui se meurt Sans grandes obligations, vous êtes vous jamais vue Les saisir une à une au milieu de la rue ? Comparé aux attentes, à celles de ceux-là même Qu'on accuse d'entreprendre ces somptueuses mises en (...)

Moi entre vous deux

SCÈNE DEUXIÈME Les mêmes, AGATHE THÉOCATHOCLÈS, le jeune homme. AGATHE. - Ô mon amour chéri, tu as bien compris, n'est-ce pas ? LE JEUNE HOMME. - Oui. J'aurais réponse à tout. AGATHE. - S'il te trouve dans l'escalier ? LE JEUNE HOMME. - Je venais voir le médecin qui habite au-dessus. AGATHE. - Tu oublies déjà ! C'est un vétérinaire. Achète un chien... S'il me trouve dans tes bras ? LE JEUNE HOMME. - Je t'ai ramassée au milieu de la rue, la cheville foulée. AGATHE. - Si c'est dans notre cuisine ? LE JEUNE HOMME. - Je fais l'homme ivre. Je ne sais où je suis. Je (...)

Le malheur est que les femmes sont fortes, loyales, bonnes.

CLYTEMNESTRE. - Alors, cesse d'être ma fille. Cesse de me haïr. Sois seulement ce que je cherche en toi, une femme. Prends ma cause, elle est la tienne. Défends-toi en me défendant. ÉLECTRE. - Je ne suis pas inscrite à l'association des femmes. Il faudra une autre que toi pour m'embaucher. CLYTEMNESTRE. - Tu as tort. Si tu trahis ta compagne de condition, de corps, d'infortune, c'est de toi la première qu'Oreste prendra horreur. Le scandale n'est jamais retombé que sur ceux qui le provoquent. À quoi te sert d'éclabousser toutes les femmes en m'éclaboussant ! Tu souilleras pour (...)

La rupture

Je nous revois y'a cinq ans sous les toits du lycée Tous les deux affolés d'être heureux Nager dans le bonheur Epatant ce bonheur J'aurais voulu rester collé sous tes nénés Je nous revois y'a deux ans sous les toits de Paris Tous les deux, de gentils amoureux Mais c'est fait, j'ai déjà renoncé On est là tous les deux Séparés, c'est pas mieux C'est pas vrai, c'est pas mieux Je vais m'obliger pour me sevrer Je vais me forcer pour t'oublier Je vais m'engager à t'ignorer A détester celle que j'aimais Être content c'est gentil oui mais quand tout fout le camp Mes yeux coulent (...)