Les Chroniques de Valentin

Galant(es ?)

Votre courbe déliée allèche les passants
Qui se dressent à rebours, énièmes prétendants
L’écharde contendante, les trottoirs ruisselants
Une foule au zgeg dressé, compulsif ornement

Dites-moi comment vous dire
Qu’au fond j’aimerais briser
Ceux qui vous interdisent
De les voir gicler

Un à un, à la chaîne, voir même tous en coeur
Pour le plus grand plaisir de celle qui se meurt

Sans grandes obligations, vous êtes vous jamais vue
Les saisir une à une au milieu de la rue ?

Comparé aux attentes, à celles de ceux-là même
Qu’on accuse d’entreprendre ces somptueuses mises en scène

Racontez-moi encore, comment dans le métro, à lire un vieux pervers
Vous mouilliez aussitôt
Racontez-moi encore, comment vous branliez ces deux jeunes voyageurs, dans l’église du quartier

Mon dieu si j’avais su, il s’en est fallut de peu
Pour qu’alors je rapplique et vienne me joindre à eux
Arrive par derrière, empoigne votre con
Qui s’humecte à mesure que j’augmente la pression

Fasse courir ma bouche le long de votre cuisse
Puis remonte vers le centre, écarte votre slip
Pour laisser apparaître vos deux lèvres rosées
Que j’aspire tour à tour, il est bon d’alterner

Puis même par la suite sur votre clitoris, que j’absorbe tout entier
En un geste et inspire, vidant l’air qui l’entoure, pour le décalotter
Le frictionnant du bout de ma langue contractée

Puis me lèche le doigt, décrivant quelques cercles sur votre anus envieux
De ces préliminaires

Et quand se font sentir les premiers gémissements
Quand vos hanches frémissent de tous ces mouvements
Je dégaine mon vit, et l’enfourne sans mal
Avant que ne s’achèvent ces secousses brutales
Puis vous saisis le crin d’un baiser langoureux
Sous lequel vous geignez, au tempo de ma queue

Les à-coups frénétiques de ton train embrasé
S’échouent comme les vagues s’échouent sur les rochers

Tout ton corps en spasme
Est pareil à l’orage qui rugit au dehors
Et frappe de la même rage que celles des amants
Des endroits insolites qui s’ébattent au moment
Ou nos ébats s’agitent

Je parie qu’aujourd’hui ils doivent être nombreux
À s’ébrouer ainsi partout et en tout lieux
Il y a dans l’air autant de phéromones
Qu’il en faut pour bâtir le règne des amazones
Et chez elles un beau jour, je serais prisonnier
Déversant chaque jour, plus qu’il m’en est donné.

(Encre, Galant(es ?), Flux, 2005)