Les Chroniques de Valentin

La terre est ronde pour ceux qui s'aiment

DEUXIÈME EMÉNIDE

Tu as raison. C’est magnifique, l’amour, Oreste ! On ne se quitte jamais, paraît-il. On ne s’est pas plutôt séparé, paraît-il, qu’on revient en courant, qu’on s’agrippe par les mains. Où qu’on aille, on se retrouve aussitôt face à face. La terre est ronde pour ceux qui s’aiment. Déjà je me heurte partout contre celui que j’aime, et il n’existe pas encore. Voilà qu’Electre veut te ravir, et à nous aussi, avec sa vérité. Nous voulons aimer. Fuis Electre.

(in Electre , Acte II, Scène 3, Jean Gireaudoux)