Les Chroniques de Valentin

← Retour au journal

septembre 2008

Portrait craché

Liou, la mandragore, était une plante sensible. Par nature, elle était sexuelle, surtout lorsque la météo s'y prêtait. Dès le printemps, elle tombait amoureuse et mettait tout le reste de l'année à s'en remettre. C'était une sentimentale plein de contradictions. Quand un garçon lui plaisait, elle couchait avec lui et lui disait très vite des « mon amour ». Elle considérait que c'était un amour de plus dans sa constellation secrète, comme si ça la fortifiait. Comme si cette armée d'hommes qui l'avaient croisée devaient rester pour toujours ses protecteurs. (...)

Fragile

Il est cinq heures du matin Je ne sais plus trop où j'en suis Si c'est à cause du vent ou du vin Ou de ce que tu me dis Mais je ne comprends plus vraiment Que tu me pardonnes si je te mens Mais le peuplier derrière toi a peur Du lierre qui te lie s'échappent des pleurs Je ne suis pas fragile Mais tes mots en moi ce soir Se rendent indélébiles Et je m'enroule comme un loir Je ne suis pas fragile Mais dans une heure à peine Je fuirais loin en exil Loin de toi et du lichen Il est cinq heures du matin Non je ne suis pas fragile Mais si tu pouvais Sur mon épaule poser ta main Mes (...)

Comme avant

Mais ce soir-là dans tes cheveux Le vent lui m'avait mis en tête Que nous serions heureux Comme avant Quand tu me serrais fort Comme avant Quand tu me disais encore Comme avant Les lueurs du soir ne bougent Comme avant Que ces mots ne tombent de ma bouche (...) Comme avant Que ton sourire ne me touche Comme avant Quand on s'embrassait sur la bouche (Guillaume Cantillon, Comme avant, Des ballons rouges, 2008) (...)