Les Chroniques de Valentin

Fragile

Il est cinq heures du matin
Je ne sais plus trop où j’en suis
Si c’est à cause du vent ou du vin
Ou de ce que tu me dis

Mais je ne comprends plus vraiment
Que tu me pardonnes si je te mens
Mais le peuplier derrière toi a peur
Du lierre qui te lie s’échappent des pleurs

Je ne suis pas fragile
Mais tes mots en moi ce soir
Se rendent indélébiles
Et je m’enroule comme un loir

Je ne suis pas fragile
Mais dans une heure à peine
Je fuirais loin en exil
Loin de toi et du lichen

Il est cinq heures du matin
Non je ne suis pas fragile
Mais si tu pouvais

Sur mon épaule poser ta main
Mes larmes seraient plus faciles
Mes sanglots moins épais

Je ne suis pas fragile
Mais dans une heure à peine
Je serais immobile
Et toi tu sera lointaine

Je ne suis pas fragile
Mais un peu quand même
Si tu étais restée sur nôtre île
J’aurais pu te dire que je t’aime