Les Chroniques de Valentin

Rencontre

Croiser un ange dans la rue. Se souvenir de son visage. L’aborder. Faire quelques pas avec elle. Lui parler. Elle cherchait sa veste, perdue dans la foule. Ne pas retrouver la veste. Réussir, dans un éclair de lucidité, à lui extorquer son numéro de téléphone. Lui dire au revoir. Son bras sur ma nuque. Lui dire au revoir une seconde fois. Elle remet son bras sur ma nuque. La voir s'éloigner dans la foule. Avoir envie de courir, la rattraper et l’embrasser. Ne pas avoir le courage de le faire. Tourner le dos et s'éloigner à son tour.

Regretter. La voir dès qu’on ferme les yeux. Penser à elle. L’appeller pour la revoir. Elle rappellera quand elle sera libre. Avoir l’impression d’avoir loupé un truc. De s'être planté. D’avoir perdu l’instant de merveilleux qui pouvait tout changer. Se dire que rien n’est perdu. Qu’il sera temps de pleurer quand l’espoir ne sera plus permi.

Avoir l’impression d'être tombé amoureux d’elle. Ne pas pouvoir l’oublier sur le moment. Mais pour le moment, je crois que je me suis planté. Je pleure. Je sens dans mon corps un sentiment irrascible et inexpliquable d'émotion intense, de ressentiment, d’explosion. Comme si l’amour renaissait de ses cendres, une fois de plus, à la surprise générale, et qu’il ressortait par les larmes. Pour montrer qu’il est là, qu’il est prêt. A vivre ou à mourir. Encore une fois.

Renaître. Puis vivre. Ou mourir. Et recommencer.

Les anges ne font que passer… Je n’aurais pas dû la laisser partir.