Les Chroniques de Valentin

I'm in love with you (2)

Nous sommes montés nous coucher, nous avions chacun à disposition une petite chambre, sauf Valentin qui dormait en bas de la chambre de Lucie, elle dormant dans sa mezzanine. Un peu moins d’une heure après que tout le monde soit parti se coucher, je vis ma porte s’entrouvrir. Puis quelqu’un entra et referma la porte derrière lui avec un souci de ne pas faire du bruit proche de l’obsession. Ma chambre était plongée dans l’obscurité la plus totale. J’entendis l’invisible silhouette se rapprocher à pas de loup de mon étroit lit puis sentis un poids s’asseoir sur le bord. C'était Léa. Je l’entendis se déshabiller dans l’obscurité, elle devait ne porter qu’une chemise de nuit. Elle se faufila en dessous de la couette à côté de moi et se blottit contre moi. Elle était nue. Elle chuchota un "bonsoir" comme si c'était un murmure venu de l’obscurité. Ça n'était pas la première fois que je me retrouvais nu dans un lit avec une fille. Ça n'était pas non plus la première fois que j’avais envie de faire l’amour. Pourtant je me sentais bizarre. Je n’arrêtais pas de trembler. Je ne sais si c'était de froid ou d’appréhension et de peur mais je tremblais comme une feuille morte. Léa me serra dans ses bras, me demandant au creux de l’oreille si tout allait bien. Je lui répondis que oui, que j’avais juste un peu froid. Elle commença à me frictionner le dos en me disant qu’il ne fallait pas que j’aie froid, qu’elle allait me réchauffer.

Tentant d’inhiber ma timidité et ma peur, je commençais à mettre mes bras autour d’elle à mon tour, puis à caresser lentement les différentes courbes que formait son dos, parcourant du bout des doigts sa colonne vertébrale depuis la nuque jusqu’aux fesses, laissant à quelques moments l’empreinte de mes ongles dans sa peau, provoquant chez elle un souffle de plaisir qui ne faisait qu’augmenter mon assurance et mon désir. Nous avons continué un moment comme ça, à découvrir mutuellement le corps de l’autre. Je mis un certain temps avant d’oser caresser sa poitrine et ses fesses. Puis à un moment, tout s’est enflammé, elle a commencé à me mordiller la peau en décrivant une courbe depuis mes oreilles jusqu'à mon nombril, ce qui engendra des frissons puissants le long de mon dos. Alors je commençai à la mordiller également, sur les seins, la nuque, les bras, utilisant ma langue pour décrire des cercles autour de ses tétons envieux de ces préliminaires. Enfin, vint le moment ou, désinhibés de nos gênes respectives, nous commençâmes à nous caresser le sexe mutuellement. Son sexe était doux, tiède et humide. Dans un mouvement descendant je rapprochai ma bouche de son sexe et décris quelques cercles autour avec ma langue, appréciant l’agréable parfum de miel qui s’en dégageait. Puis je remontai avec ma langue jusqu'à sa bouche. Sa peau était collante par la sueur de nos ébats et par le sel de l’air marin émanant du voyage en ferry. Nos corps rapprochés se mouvaient dans des sortes d’ondulations mêlées à divers frottements. Nous nous serrions tellement fort que j’avais l’impression qu’on désirait à cet instant ne faire plus qu’un seul être, à fusionner en quelque sorte.

Enfin elle s'éloigna quelque peu de moi, se retourna et pris dans les vêtements dont elle s'était dévêtue plus tôt un préservatif. Elle ouvrit l’emballage et me le mit dans la main. Je le pris et le déroulai sur mon sexe dressé. A ce moment-ci j’eu l’impression que mon sexe était tel un couteau ressortant de mon corps, une sorte d’arme blanche contrôlable à merci. Effrayé par cette idée, je pris Léa dans mes bras. Elle se coucha sur le dos et je me plaçai par dessus elle. D’un coup je le sentis, je la pénétrais avec ce couteau qui ressortait de mon corps, avec un plaisir malsain, comme si cet acte que je venais d’accomplir était d’une violence inouïe et que malgré cela j’y prenais un plaisir égoïste tout à fait horrifiant. Pris de panique à cet instant, je me retirai et alors que Léa me demandait ce qui n’allait pas je lui répondis "J’ai peur. - De quoi ? - De te faire souffrir. Physiquement et moralement. - N’aie pas peur. Je t’aime.

Alors elle caressa mon sexe avec ses mains et le fit pénétrer elle-même. Si elle avait réussi à me rassurer, je n’arrivais pas à oublier la sensation de violence que j’avais. Et pendant que nos souffles de plaisir s'échangeaient de bouche à oreille, le mouvement de va et vient se faisait de plus en plus rapide. Et c’est avec cette idée d’acte violent que j’ai joui en elle. Le mouvement se fit de plus en plus lent et les contractions de son sexe sur le mien de moins en moins fortes. Je me retirai puis allai jeter le préservatif et revins dans le lit pour trouver le réconfort dont j’avais besoin dans ses bras. A cet instant je me suis senti plus faible et vulnérable qu'à aucun autre dans ma vie. Comme si j'étais un fil très fragile que n’importe quel élément étranger pouvait briser. La tête reposée sur sa poitrine, je pleurais en silence comme un enfant. Léa me caressait la tête en chuchotant "Là... Tout va bien… N’aie pas peur..." Mais rien n’y faisait, j’avais peur, de moi, de cet organe empli de violence qui se tapissait en moi.

Il était 5 a.m. au 45 St Vincent Street dans la banlieue de Glasgow en Écosse et mes larmes ruisselaient entre les seins de Léa pour former un tout petit lac salé sur son nombril.

(à suivre...)