Les Chroniques de Valentin

I'm in love with you (9)

Nous étions étendus tous les deux par terre, enroulés dans la couette. On avait finit par se retrouver à côté du lit et vu la largeur du lit de Léa c'était bien mieux comme ça. J'étais en train de jouer avec les cheveux de Léa derrière son oreille. Elle me regardait.

- Quentin?
- Oui?
- Je… Tu sais je… Excuse-moi j’ai un peu de mal à te parler. Je ne sais jamais trop comment parler avec toi.
- Tu peux parler librement, je ne te mangerais pas...
- J’ai l’impression de ne pas te connaître du tout. C’est une sensation étrange. J’ai l’impression que tu m’est étranger.
- Personne ne connaît personne...
- Qu’est-ce que tu dit?
- Excuse-moi je disais Personne ne connaît personne, c’est dans un film, les Lois de l’Attraction, tu sais avec le mec qui joue Dawson...
- Ah oui je m’en souviens. Mais pourquoi tu dit ça?
- Nan pour rien comme ça, juste ce que t’as dit m’as fait penser à ça.
- T’est chiant!
- Désolé ma puce. Continue ce que tu disait. Excuse-moi.
- Bon donc qu’est-ce que je disais… Tu m’as fait perdre mes idées avec tes bêtises...
- ... Désolé...
- Oui ah voilà. Je t’aime.
Je souris en guise de réponse.
- Mais je ne sais pas depuis quelques jours j’ai l’impression que tu m’est étranger. Je te trouve vraiment bizarre. En fait je te connaissais pas vraiment avant qu’on vienne ici. Mais là tu m’apparaît vraiment bizarrement. Je ne sais pas quoi penser de toi.
- Je suis désolé. Je suis perdu en ce moment. Il se passe plein de choses en moi. J’ai du mal à les comprendre et les maîtriser. Je ne sais plus trop quoi faire...
- Ca ne va pas bien?
- Si si, ça va bien, je suis heureux. Mais il se passe des choses en moi, des trucs qui évoluent, des idées, des réflexions...
- Des peurs?
- Oui aussi. Je… J’ai… Une peur est apparue avec toi. Rassure-toi ce n’est pas de ta faute. J'étais tellement bien avec toi l’autre nuit et tout d’un coup j’ai eu une peur totalement impossible à maîtriser...
- Tu avais peur de quoi?
- J’en ai toujours peur. J’ai peur de… mon… enfin bon faut que je le dise, excuse-moi, j’ai beaucoup de mal à sortir des mots comme ça en étant sérieux… Oui, j’ai peur… de mon sexe. Tout d’un coup avec toi il m’est apparu comme une arme, comme s’il pouvait te blesser, te faire du mal, ou même te tuer.
- Je… C’est bizarre.... J’ai du mal à comprendre. T’est le premier que je rencontre qui a une réaction comme ça, c’est assez déstabilisant.
- Oui, je suis désolé.
- Tu n’as pas à être désolé. Je veux t’aider, je sens que ça te perturbe. Mais je ne comprends pas. Pourquoi est-ce que t’as peur de me faire du mal?
- Je ne sais pas… C’est une impression comme ça. L’impression d’avoir des choses violentes en moi, très violentes, et je ne sais pas si je saurais les maîtriser.

Léa étouffe un rire et sourit.
- Oui ce sont des pulsions, c’est bien, tu est normal, tu est comme tout le monde.
- Je… Ah ? Comment ça?
- Ben comme toute personne, tu as des pulsions, de mort, de sexe, de vie, etc.. C’est pas nouveau ça. C’est un truc de psycho, tu sais Freud, tous ces machins-là. Tu connaissais pas?
- Je… Non. Tu m'étonne un peu là... Je suis un peu interloqué...
- Et bien voilà. Après les pulsions il faut apprendre à les connaître, les appréhender et les maîtriser, mais ça ne se fait pas en un jour. Et c’est à toi de le faire.
- Et si je n’arrive pas à les maîtriser?
- Tu arrivera à les maîtriser.
- Mais si je n’y arrive pas?
- T’inquiète donc pas. Aller faudrait qu’on dorme un peu, on se lève bientôt.
- Je… D’accord.
- Je t’aime. Ne t’inquiète pas. Je suis là.
- Merci.
- Tu n’as pas à me remercier...
- Je t’aime.

Et nous nous sommes endormis, sous la couette rouge, l’un dans les bras de l’autre. Je me sentais heureux, je n'étais plus seul dans mon combat face à la vie, plus seul…

(à suivre...)