Les Chroniques de Valentin

Titubant.

Un soir de cafard. Rétrospective.

Je suis titubant.
Dans la nuit haletant.
Je marche.
Tout droit.
Je ne sais plus pourquoi.
Je jette mon téléphone dans une poubelle.
Elle m’as blessé.
Je me sens si mal.
Je suis seul.
Seul.
Seul.

Je suis devant la patinoire.
Fermée.
Je suis devant l’hôpital.
Il ne veut pas de moi.
Je suis devant la gare.
J’attends un train
Mais il n’y a pas de train dans cette gare.
Aucun ne s’arrête.

Je suis perdu.
Et puis non je ne le suis pas.
Je sais où je suis.
Et ça m’énerve encore plus.
J’ai beau marcher au hasard, je sais toujours où je suis.
Impossible de contrer mon sens de l’orientation.
Ma logique.

Le plan se dessine automatiquement dans ma tête.
Je repasse devant la poubelle.
Je reprends le portable.
Je suis l’esclave de cet objet.

Je reçois un message.
C’est elle.
Elle ne veut pas me voir.
Elle et moi on s’est perdus.
Y’a longtemps je crois.
Je ne sais plus.
Je suis seul.

Je marche.
Je ne sais pas quoi faire de mieux.
Je me sens tellement inutile.
Personne ne peut plus me consoler.
Je suis amoureux.
Mais personne ne veut de mon amour.
Elles ne veulent que les problèmes, les prises de tête.
Pas moi.

Je suis seul.
Inutile.

Elle m’appelle.
Elle veut venir me chercher.
Je veux pas.
Elle était chez moi.
Mais je ne me sentais plus chez moi.
Alors je suis parti.
J’aimerais prendre le temps de rentrer chez moi.

Mais elle veut venir me chercher.
Je lui dis ou je suis, je cède.
Elle vient avec sa soeur.
Je veux pas les voir.
Je me sens honteux.
Sale.
Très mal.
Pas envie de les voir.
De leur parler.
Elles ne veulent pas me laisser.
Elles me portent dans la voiture.
Je veux pas.
Je suis tellement mal.
J’ai tellement honte.
Je voudrais pleurer.
Que quelqu’un me réconforte.
Mais pas elle.
Elle me raccompagne chez moi.
Je comprends plus.