Les Chroniques de Valentin

Si tu te retournes

Recette.
Pour être normal.
Il ne faut :

Jamais se retourner sur son départ.
Jamais se regarder dans les yeux.
Jamais se toucher.
Jamais l’inviter chez soi.
Jamais la regarder.
Jamais parler de choses qui ne sont pas futiles et sans intérêt.
Jamais parler d’amour.
Encore moins de frustration.

Mais surtout.
Ne jamais, jamais, se retourner quand elle part.

Si tu te retournes, que tu la regarde encore une fois.
Tu ne l’oubliera pas.
Tu sais déjà que tu regrette.
Tu sais déjà qu’elle te manque.
Qu’il te manques quelque chose.

Si tu te retournes, tu est foutu.
Tu as failli.
Tu est faible.
Rien ne peux plus te sauver.
Le doute t’assaille.
Ça résonne comme un trémolo.
Comme un cri d’angoisse.
Divisé.
Coupé.
Tranché.
En deux.
Dans le vif.

Si tu te retournes, c’est que tu l’aimes.

Alors tu n’est plus normal.

Ne te retournes pas. Ne te retournes pas.
C’est ce que je me répète dans ma tête.
Ne te retournes pas. Oublie. Oublie.
C’est ce que j’essaye de faire taire.
Dans ma tête ça hurle.
Ne te retournes pas. Ne te retournes pas.
Ne te retournes pas…

Rien à foutre.