Adieu (bis)
Valentin a quitté Léa. Cette fois, c’est fini. Définitivement. Elle savait que devait se terminer. C'était juste une mauvaise blague. Eux deux, ça ne rimait à rien. Elle s’est battue pour que ça marche. Mais depuis le début, ça sonnait faux. C'était perdu d’avance. Comme dans Urgences quand le docteur Green s’acharne à essayer de ranimer un patient déjà glacé et raide depuis une demie heure. Elle a souffert à cause de lui depuis six mois. Elle a été violentée, secouée. Physiquement. Et psychologiquement. Mais elle ne lui en veut pas.
Aujourd’hui elle a fait quelque chose d’impardonnable. Elle à rendu visite à Valentin après les cours. Romain était là. Merde. Bon salut Valentin, faut que je rentre. Ouais moi aussi. Salut Valentin, je t’aime. Elle sort. Ils sortent. Romain et Léa. L’irréparable. Un baiser. Délicieux. Non, pas délicieux. Surtout pour Valentin, bouche bée, observant ce drame extravagant depuis sa fenêtre.
Cette fois, il ne peut pas lui pardonner. Et elle n’essaie même pas de se justifier, de se retenir. Elle marche vers l’arrêt de bus, sa joue endolorie par la gifle qu’elle vient de recevoir de Valentin. Elle est partie sans un mot. Sans une larme. Ce soir elle ne dort pas. Elle revit tous les moments qu’elle a partagé avec Valentin. Elle ne regrette même pas d’avoir agit comme une salope.
Les plaisanteries les plus courtes sont toujours les meilleures. Six mois c’est bien assez pour cette mascarade. Elle voir le générique de fin défiler dans sa tête, sur un morceau de jazz mélancolique et démodé, avec l’impression de soulagement fatigué qu’elle ressent parfois à la fin d’un film devant lequel elle a ri, pleuré. Un film éprouvant psychologiquement. Un film dont on oublie le titre au bout d’un temps mais dont on garde une cicatrice au fond de soi-même.
Adieu Valentin.