Les Chroniques de Valentin

En dehors des limites cadastrales de l'inconstant, ce sont toujours les souvenirs de demain qui nous ramènent à la nostalgie d'hier

J’étais assis sur les marches du parvis. Place des jours passés. Rue des souvenirs oubliés. Avenue des mémoires effacées. Par mégarde. Par négligence. Par envie de ne plus ressentir les effluves des réminiscences honteuses.

La nostalgie des jours passés délimite ce que nous pensons être ou avoir été un moment de semblant de perfection. Ainsi filtrés, les faits et les événements revêtent un paraître heureux, un semblant d’humanité et de bien-être qui sont probablement totalement factices. Mais peu importe. Si un moment était passablement ennuyeux, il devient en mémoire la quintessence de notre bonheur passé que nous ne pourrons plus jamais atteindre. Même si c’est faux. On tente quand même de s’en convaincre.

Les découpes inconscientes d’un passé fatigué ne laissent transparaître que les sentiments les plus forts, et non pas les plus ambigus ou les plus subtils. Il ne reste plus rien des délicates nuances d’émotions entremêlées que nous avons ressenti sur le moment.

C’est la tristesse de savoir que ces émotions ne seront jamais plus ressentie dans leur intégralité, dans leur délicatesse, qui me fait monter dans le nez les larmes de la nostalgie incomprise et inutile.