Les Chroniques de Valentin

ABCDEtc. (2)

Adieu.
Je te quitte.
Toi, l’amoureux, toi, l’ambitieux.
Toi l’affreux, toi le bouseux.
Je ne te supporte plus.
Je crains même que tu ne sois contagieux.
Que tu ne me contamines de ton amour désastreux, défectueux, délictueux !
Moi, ce que je voudrais, c’est de la passion.
Mais tu es si ennuyeux.
Que je m’endors au crochet de tes récits, si fabuleux soient-ils.
Ils me paraissent tous fades, frauduleux ou foireux.
Tu me fatigue.
Avec tes yeux globuleux.
Fixés au milieu de ton visage hideux.
Bah ! Tu me dégoûtes !
Tout ce que tu dis.
Ça dégouline comme de la guimauve.
C’est ignominieux.
Et bien que tu le penses.
Ceci n’est pas un jeu.
Je ne joue pas non.
C’est terminé.
Tel un khâgneux, tu ne fous jamais rien.
Et ton corps !
Laiteux ! Loqueteux ! Un vrai lépreux !
Je te hais quand tu te lamentes, comme ça.
Tu ressembles à un miséreux.
Mais je n’aurais pas de pitié.
Ah ça oui, tu peux être nerveux.
Tu ne sais pas ce que je te réserve.
Ça sera une surprise, mais crois-moi, tu n’aura rien connu d’aussi odieux.
Ah ! Tu es toujours aussi présomptueux, tel un faible queux.
Et s’il n’y avait que ça !
Mais en plus tu en a après mon argent.
Ruineux. Tu es ruineux.
Le plus mauvais investissement que j’ai jamais fait.
Je ne suis pas superstitieux mais quand même.
Je sens bien qu’autour de toi, tout s’étiole, tout se fane.
Et même si dans tes bras j’en ai rêvé, des tumultes.
Je me résigne. À laisser sur le bas chemin les tortueux de ton espèce.
Ceux qui rampent et geignent.
Ceux qui sont malades. Faibles. Cancéreux. Ulcéreux.
Les vaniteux, les vieux, les venimeux, visqueux, vicieux, vénéneux.
Ceux dont on ne devrait pas approcher.
Les comme toi, en somme.
Les wagons remplis de vide.
Qui sentent fort l’alcool, le benzène et le xylène.
Ceux dont on reconnaît dans les yeux.
Qu’ils n’ont rien derrière.
Même pas un zeste.