Les Chroniques de Valentin

Les gens, le matin, s'enterrent

Longs couloirs, foule pressée, odeurs parfois écœurantes
Je laisse choir mes pensées, sur ces filles méprisantes
C’est donc ça le métro, ce grand serpent de fer
Pour aller au boulot, les gens, le matin, s’enterrent

Dans ce décor fellinien, je fais semblant d’être à l’aise
Touristes, arabes, africains, ça fleure bon la genèse
Quand soudainement perdu, à la quête d’un repère
Je sors mon plan, déçu d’ignorer cet univers

Métro RER bus, tous ces points, toutes ces lignes
Toutes ces femmes enchanteresses à qui je voudrais faire signe
Métro RER bus, tous ces points, toutes ces lignes
Un inconnu de plus, dans la ville je me résigne

Assis sur une banquette tape-cul j’ai un peu mal
Je croise le regard d’une coquette que j’imagine vénale
Dans une rame de métro, je tomberais amoureux
À chaque seconde, d’une go en ne connaissant que ses yeux

Même à la pire des moches, je trouverais un charme
Depuis que je suis mioche, toutes les femmes me désarment
Dans mon village moins ardu, je connais chacune d’elles
Néanmoins, je suis têtu, je les trouve toutes si belles

Métro RER bus, tous ces points, toutes ces lignes
Toutes ces femmes enchanteresses à qui je voudrais faire signe
Métro RER bus, tous ces points, toutes ces lignes
Un inconnu de plus, dans la ville je me résigne

J’ai croisé sur ma route cet artiste des halles
Ligne 14, je l’écoute chanter avec les mains sales
Il m’a transmis sa joie, m’a transmis son désir
Que la vie autour de moi je puisse enfin la saisir

(sam & Thierry Blanchard, Métro RER bus, in "Les dangers du rock’n’roll")