Les Chroniques de Valentin

Misérable(s)

On a tous une vie misérable, chacun à notre manière.

La mienne bat de l’aile. Incapable de réconforter l’une, de savoir ce que je veux entreprendre avec une autre et de garder la dernière. Mes amours vacillent comme cette bougie qui m’éclaire dans la pénombre. Il fait tout blanc, la neige a dévoré le monde. Ou le contraire. Un peu comme si on voulait faire croire que la grisaille était soudain devenue belle. La neige c’est froid surtout quand on est assis dedans, en plein milieu d’un nul part urbain sorti d’on ne sait où.

Si la vie existait, ça se saurait. Je m’accroche à des chimères. Si une écharpe serrée contre moi m’aide à dormir, je viens de comprendre qu’elle ne m’aiderait pas à garder les gens que j’aime. Les objets magiques ça n’existe pas. Le problème avec les relations c’est qu’on est pas seul à en décider la teneur. Et donc on ne sais pas ce que ça va donner. On espère le meilleur mais finalement on bouffe du pire. Et puis on se sens jetable comme un gobelet d’anniversaire. Fruité, passionné, le temps de quelques instants. Et puis poubelle. On se pose la question si finalement la solitude ne serait pas l’option la plus confortable. A défaut de savoir, comme tout le monde, se servir des gens, les prendre et les jeter selon son gré et ses envies. On se raccroche à ses passions, à ce qu’on aime. Mais ce qu’on aime c’est aussi les autres qui l’apportent ou qui le sont eux-mêmes. Alors on sais pas. On est coeur fraise tagada et cerveau chamallow. On hésite, on trébuche, on réfléchit sans penser à rien, on espère que tout va aller mieux plus tard, que ça va être plus simple…

Et puis voilà. Un thé, une tisane. Un film à la con. Un canapé. De la tendresse. De la tristesse. Et tout est sous nos yeux. La simplicité même. Profiter de ce jour comme si demain n’existait pas.