L’odeur de ton parfum sur mon oreiller ne fait que remplir un peu plus la pièce de solitude. Quand je suis rentré tout à l’heure, ne plus retrouver ta présence à côté de moi sur le canapé était étrange. Un peu comme un manque. Je me suis soudain senti seul. Je réalise de plus en plus qu’encore plus qu’avoir envie de vivre avec quelqu’un j’en ai besoin. Je ne sais pas sous quelle forme ni comment mais je le ressens.

Saule je suis, presque pleureur. Ces jours-ci toutes me manquent. Fort. Vraiment beaucoup. Le temps passe trop lentement. Je me sens dépérir. Disparaitre. Ici-bas pour n’être que soi-même c’est un combat quotidien, épuisant, éreintant. Face à ceux qui croient mieux que quiconque savoir ce qu’on ressent et pense. Ceux qui n’acceptent pas que les autres fassent des choix différents. Celles qui n’acceptent pas que leurs proches fassent des choix. Ceux qui ne respectent pas ces choix. Ceux qui voudraient modeler le monde à leur image et gommer toutes les aspérités et les différences. Celles qui aimeraient contrôler notre vie à notre place. Et tous les autres. Tous ceux qui blessent. Qui attaquent. Qui jugent. Et qui se sentent tellement supérieurs.

Sole. Poisson plat je me faufile de mer en mer entre les courants de l’océans. Je me suis fait le plus mince pour être le plus rapide, le plus invisible aux yeux des autres. Qu’ils m’oublient. Qu’ils ne me bousculent pas. Qu’ils me laissent vivre tranquillement. Je suis poisson fuyant. Sautillant de vague en vague je disparaît dans les méandres de ce sombre océan qu’ils appellent humanité. Je suis poisson aimant. Je suis magnétique, attiré par celles que j’aime. Aimant comme l’amour. Aimant comme magnétisé. Les polarités que j’aime me manquent. Je suis au centre du cercle polaire. Là où l’océan devient glace, où les petits poissons comme moi n’ont pas leur place.

Je suis saule, sole, solitude. Poisson pleureur solitaire.
Je suis saules, soles, solitudes… Tout se répand et s’étend à l’infini dans toutes les directions. Je suis poisson aimant, aimant être aimé, parfois aimanté à des gens qui préfèreraient être repoussés…

Je suis saule, sole, solitude. Poisson pleureur solitaire. Tête en l’air !