Les Chroniques de Valentin

Ne pas rester

Ne pas rester là. Dans ce monde de pacotille. Vite, fuir. Détaler comme un lapin. Loin. La seule issue est dans ta tête. Des mondes merveilleux à portée de main. Sorte de drogue, adrénaline personnelle. Mon corps est enfermé mais mon esprit voyage. Loin, le plus loin possible. Fuire ce monde. Devenir l’anti-matière. Un superhéros. Abolir l’argent sur la planète. Rétablir l’égalité entre les hommes. Créer son propre pays autogéré et pacifiste. Faire du sexe avec un homme. Voir son amoureuse libérée de ses maux. Supprimer l’exclusion. Libérer l’expression. Tomber dans les abîmes de son lit, flotter dans les draps. Faire l’amour avec mes amoureuses. Leur donner autant de plaisir que possible sans penser au mien. Faire de la musique. Vivre sans se soucier d’une société qu’on a pas choisi. Tout ça est possible. Tout est dans mes rêves. Le monde réel a une frontière qui interdit le passage des rêves.

On ne choisit pas le pays dans lequel on naît. Je ne suis pas fier d’être né ici. Je ne suis pas fier d’être français. Je hais la France, et tous les pays du monde. Je hais les frontières. Je hais de ne pas pouvoir vivre dans un pays qui me convienne.

Je suis mon propre pays. Un micro-état anarchique. Libéré de toute contrainte, de ce qu’ils veulent m’imposer. Je suis un pays en mouvement. Je ne suis pas sur les cartes du monde. Trop petit. Trop libre. Dans ma tête il y a tout un monde, tout un univers. Y’a des gens dans ma tête qui vivent dans le respect les uns des autres. Qui ne gagnent pas leur vie. Le mot réussir n’existe pas. Le mot échec non plus. Ils vivent les uns avec les autres parce qu’ils aiment la vie, qu’ils la respectent. Et tout le monde est bienvenue. Il n’y a pas de frontière. Pas de carte d’identité. Pas de politique d’immigration. Il y a juste des femmes et des hommes qui vivent ensemble en ne pensant qu’à une chose : la vie est trop courte pour la vivre dans une prison. Des frontières comme murs. La société comme geôlier. A peine né et déjà en prison, pour toute une vie. On a fait ce choix à ta place.

Je suis libre. Mon esprit est libre. Il ne cèdera pas. Je voyage loin, et encore plus loin. Il n’y a pas de limite. Je suis heureux dans mes rêves, que ce soit des cauchemars ou d’agréables songes je suis libre car c’est moi qui dirige le vaisseau.

Je suis l’anti-matière, un nuage, un atome, un amant… Je vole, m’envole, décolle, flotte, tombe, disparaît, marche, court… Je rêve. Ma vie est dans le rêve. La réalité n’est qu’un reflet imparfait.