Je pense à toi / Je pense à rien
Je vois les murs de ces maisons
couverts de sentences et d’envies
que le vent ne peut effacer
des fleurs et des animaux morts
de chaque côté de la rue
et juste à hauteur de mes yeux
alors je revois cet enfant
qui ressemblait à l’italie
et qui dansait dans la poussière
et ses rires en pleine lumière
rebondissaient sur le pavé
et faisaient trembler les oiseaux
je pense à toi je ne pense à rien
je ne veux pas qu’on me réveille
même pour tout l’or du lendemain matin
c’est une ville déchirée
en sanctuaires en dépotoirs
en tonnerres d’électricité
il fait trop chaud pour m’endormir
je n’en ai même pas l’envie
c’est bien trop grand pour oublier
une année de californie
et les plaines d’oklahoma
pour une heure passée ici
sans passion sans aucune crainte
ces rues où je peux respirer
c’est ici que je veux rêver
(Gabriel Yacoub, Je pense à toi, in Quatre, 1990)