Les Chroniques de Valentin

Il pleut des cordes

Le pied dans l’eau. L’autre dans le pétrole. Les mains dans les billets. De quoi être heureux. Au moins. Il pleut des cordes.

Quand j’ai écrit ce monde j’ai du faire une erreur. Une faute de frappe. Car rien ne se passe comme prévu. Il pleut des cordes.

J’ai oublié l’odeur de tes doigts après que tu ai joui. Je me rappelle je ne me sentais plus vraiment en vie dans tes bras. Il pleut des cordes.

Je vole au gré du vent. Ya les nuages qui s’écartent. Il me laissent la place. Ils sont bien gentils. Mais il pleut des cordes.

J’ai changé de peau. Oublié quelle était ma race. Changé de sexe. Oublié qu’il y avait des religions. Il pleut des cordes.

Automne trop morne. Les feuilles qui tombent c’est triste. C’est les amours qui fânent. Ton coeur qui tombe d’un arbre, tout désséché. Il pleut des cordes.

Julien a mis de l’ordre dans sa vie. Il est parti dans une école prestigieuse quelque part entre le trou du cul du monde et le nombril des français. Il s’est pendu dimanche. Il a vraiment mis de l’ordre. Il pleut des cordes.

Il est l’heure mon enfant, la vie s’approche, traverse le fleuve, sort donc du noir, tends ta main que je ne la prenne plus, il pleut des cordes, et il est l’heure que je te borde. Enfonce-toi dans ton lit. Rejoint ton royaume. Oublie-nous. Rien n’est important. Ne pense plus par toi-même. Le futur est mort. Et je me brûle sur mes murs. J’ai tout détruit. Fuis et ne te retourne pas, il fait déjà sombre. L’enfer reprends sa place parmis les hommes !