Il faisait pourtant beau ce jour-là. Je ne me rappelle plus trop comment on en est arrivés là. Pourtant c’est bien ce qui s’est passé. Ca faisait bientôt deux semaines que nous étions en Ecosse, et tout semblait bien aller entre Quentin et Léa. Du moins c’est ce que je croyais. Je rentrais tout juste d’une promenade en ville avec Lucie et on est arrivés comme qui dirait, au mauvais moment au mauvais endroit.

Quentin était recroquevillé sur lui-même dans sa chambre d’emprunt. Il murmurait "Mais pourquoi, pourquoi?" Puis Léa lui répondit.

- Je viens de te le dire. Tu sais j’ai l’impression que tu t’accroche vraiment trop à moi. Ca me fait peur. Je me sens dépassée par tes sentiments. Tu sais, par exemple l’autre fois quand tu m’as offert une rose pour mon anniversaire, c’était super gentil et mignon mais tu sais tout ça c’est… Enfin c’est trop pour moi.
- Mais c’était pour tes 18 ans...
- Heu… Oui, mais...
- Tu sais si j’ai fait ça, c’est que j’essaye toujours de penser aux événements qui sont importants aux yeux des autres. Moi pour mes 18 ans, les gens qui ont pensé à me souhaiter mon anniversaire ne se comptent même pas sur les doigts d’une main ! Putain mais tu te rends compte ? J’étais seul, j’ai pas eu de cadeau, rien, que dalle ! Et dans un mois j’aurais 19 ans et ça sera pareil, parce que je serais encore seul et tout seul et toujours tout seul ! Putain merde toi tu t’en fous t’as toujours plein de gens autour de toi, moi y’a personne!
- Je… Je me suis décidée tu sais. Je peux plus continuer avec toi, je suis désolée…

Quentin s’effondra sur le côté en pleurant silencieusement, renifflant quelque fois entre ses discrets sanglots. Et il leva les yeux vers moi et demanda :

"Comment peut-on réapprendre à vivre quand tout ce qu’on voudrais faire c’est disparaître?"