Les Chroniques de Valentin

Catacombes 2: Le travail

Comme le raconte un tag apposé sur une rambarde en béton du ring à Groenendaal : La paix économique c’est la guerre.

Le concept du travail n’a plus rien de commun avec ce que cela pouvait représenter il y a un siècle.

Ce qui était louable est devenu répugnant. La révolution industrielle a apporté la machine et la machine a apporté l’avilissement. Basé sur des théories de progrès, l’Homme s’est asservi à la productivité.

Plus aucun mérite dans la souffrance, plus aucune raison de se démener. De partout on observe l’illogisme et l’absurdité. N'êtes-vous pas, vous tous, à rêver d’une structure plus organisée et moins lamentable ?

Dans ses travers peu valorisants, l’entreprise gagne pourtant tous les terrains de l’humanité.

De partout les publicités défigurent les paysages, elles souillent de honte la moindre rue, jusqu’aux endroits les plus reculés.

Les stratagèmes économiques affaiblissent les plus pauvres, les différences vont en s’accroissant d’année en année. Il est écrit que cela devait se terminer ainsi.

Aucun grain de sable ne peut enrayer la machine. Le système est emballé.

Le luxe deviendra ruine. La ville ne sera que désolation, rapidement rejointe par les campagnes. Ils chercheront encore une échappatoire dans leur déraison.

Ils ne trouveront rien que des champs stériles, putréfiés de leurs pollutions. Les sources seront taries, les dernières ne donneront que de l’eau impure .

Ils devront boire l’eau de la mer et ce jour là, ils seront réduits au silence.

Il n’y aura aucun répit ni aucune trêve. Ils ont formé leur propre châtiment.

Ils l’ont façonné de leurs mains et érigé avec gloire.

Vous qui travaillez en entreprise, vous êtes artiste de leur folie. Vos petites mains modèlent les outils de démolition. Chaque remerciement, chaque prime, chaque félicitation sont un témoignage de ce que vous avancez dans le bon sens : le leur.

Lorsque viendra la steppe aride aux sables brûlants, vous implorerez le ciel en hurlant : mais je faisais ça pour manger.

Les anges vous répondront : plus tard, nous sommes en train de manger.

Oracle de l’Eternel, voici un peuple qui s'éteindra en mugissant, voici un peuple qui disparaîtra dans la haine sans même comprendre que la faute vient de son âme toute entière.

Ils sont fous et leurs propos perdent toute cohérence.

Combien sont ceux qui ne savent même plus faire un pain ?

(...)

Je cesse ici de recopier la fin du journal intime des catacombes, la suite est à lire directement dans l’archive du journal. Encore merci à son auteur et bonne route!