Entrer dans la légende.
Entrer dans la légende comme Christian Slater dans Pump Up The Volume (1990), jouant le rôle de Happy Harry la trique, animateur de radio pirate, apportant la subversion au milieu d’une banlieue paumée de l’Arizona et plus particulièrement dans un lycée aux méthodes de sélection douteuses afin d’augmenter les statistiques de réussite. "Did you ever get the feeling that everything in America is completely fucked up?" Extraits. a partir de la VF du film et de la retranscription des dialogues en VO.
"Je trouve que le lycée est supportable quand on y réfléchit. Je suis pas contre ta musique, mais j’avoue que je ne pige pas pourquoi tu est d’un pessimisme à mourir."
Je vais te le dire puisque tu veux le savoir : Je viens d’arriver dans cette ville de merde. Je n’ai aucun pote. Pas de pognon, pas de bagnole, pas de permis. Et de toutes façons si j’en avais un j’aurais rien à foutre, je me retrouverais avec une bande de petits branleurs, et avec un peu de veine je me défonçerais aux jeux vidéos, je fumerais un joint et je serais aussi débile que toi. En fait, y’a rien à faire nulle part. Tous les bons coups ont été tirés par les autres. Toutes les grandes idées sont complètement usées. On en a fait des parcs d’attraction. Je ne trouve pas ça très réjouissant de devoir faire sa vie au milieu d’une époque, d’une décade qu’on a rongé jusqu'à l’os ou personne n’a plus d’exemple à suivre et plus rien à espérer. C'était profond. (...)
Je sais pas pourquoi, mais on dirais que dans tous les coins tout le monde se fait enculer par le système. Mes parents, constamment en train de parler du système et des Sixties et de la révolution sexuelle. Et à quoi est-ce que les Sixties les ont amenés ? Come on people now smile on your brother everybody together try and love one another right now! Et y’en a marre des sixties, voilà un truc pour les Nineties, par mes potes de Descendants. (...) Je chie sur les Sixties, je chie sur l'école, je chie sur le principal, je chie sur le vice-principal, mais je réserve ma plus pure, ma plus sincère colique au conseiller d'éducation. (...)
- Allô, oui, bonsoir, David Deaver à l’appareil.
- Salut, vous êtes sur WKPS, en direct, nous faisons une émission sur l'éducation. Il paraît que vous êtes conseiller d'éducation?
- Je suis conseiller en chef d'éducation, au lycée Hubert Humphrey, à Paradise Hills, Arizona. Et ce depuis sept ans déjà.
- Parlez-nous un peu de votre boulot.
- Je dirige une commission d'études sur l’Amérique et ses valeurs morales afin de… heu… d'évaluer toute sorte de situation difficile, un problème sexuel, l’abus de dro...
- Que dites-vous aux jeunes, ceux qui regardent le monde et qui trouvent que c’est vraiment devenu une… Une décharge municipale, un endroit où on n’a plus confiance en rien. Comme votre lycée, par exemple, comment ça se fait qu’il ait toutes ces palmes académiques et que les élèves se cassent dès qu’ils peuvent ? Comment vous expliquez ça ? ... Mes, mes auditeurs souhaiteraient connaître votre participation dans la décision de renvoyer Cheryl Bates?
- Je… je, je… je ne suis pas au courant d’une décision de ce genre, je ne sais pas de quoi vous parlez.
- C’est absolument faux, monsieur ! "Cheryl refuse d’adopter, malgré mes conseils, une attitude morale positive envers sa santé et son avenir. Je me vois donc dans l’obligation de solliciter son expulsion."
- C’est une plaisanterie ! Qui vous a donné ce numéro?
- Êtes-vous disposés à l’admettre?
- Admettre quoi?
- Que vous êtes une ordure[1].
- Vous dépassez les bornes!
- Vous interrogez une élève, et ensuite vous la balancez. Vous avez trahi sa confiance. C’est pas ce que vous avez fait?
[Deaver raccroche]
Bien, comme vous le voyez, ces mecs sont sans espoir. La société est en pleine mutation à ce qu’il paraît. C’est bien pour ça qu’au delà de vingt ans on est déphasés. Ah, rien à foutre, continuons le combat. (...)
J’en sais rien moi, racontez-moi vos moments les plus pathétiques ou les plus n’importe quoi, du moment que c’est vrai. Non, les mecs, je veux la taille, la forme. Je veux le son et l’image ! Je veux de l’hémoglobine, de la sueur et des larmes sur ces lettres ! Je veux de la cervelle et des ectoplasmes et du sperme, je veux un océan de sperme ! Hallelujah ! (...)
"Je t’invite. Tous les soirs tu pénètre en moi comme un criminel. Tu pénètre mon esprit mais tu n’est pas un simple criminel. Les pieds sur la table, tu t’ouvre un Pepsi, tu commence à parler, et tu excite ma chaîne stéréo. Tes chansons que je n’ai jamais entendue me font vibrer quand même, tu me rends complètement dingue, continue de le faire. Fait n’importe quoi du moment que tu le fait. Lèche-moi, tire-moi, pousse-moi, prends-moi, dit des horreurs!"
J’adore ça… Dire des horreurs… J’adore surtout l’idée qu’une voix à le droit d’aller n’importe où sans être invitée et qu’elle s’incruste comme une pensée dégueulasse dans une tête bien propre. Si mes pensées étaient un virus dangereux, elles tueraient toutes les idées saines, et elles auraient le champ libre ! Ce serait un ravage ! Ca serait même le ravage du siècle. (...)
Ca m'éclate. Je suis le rap king de l’Arizona. J’en sais rien. La drogue est out, le sexe est out, la politique est out, le monde est en attente. Il faut qu’on trouve un truc complètement nouveau. Y’a des moments j’espère qu’une voix nouvelle va s'élever quelque part et nous dire "Hey ! Arrêtez tout y’a votre télé qui merde, regardez autour de vous!" [2] (...)
La vérité est un virus. (...)
Dites des horreurs!