Les Chroniques de Valentin

I'm in love with you (4)

Nous parlions en tournant autour de la statue de Kelvin, le fondateur de l’université de Glasgow si j’ai bien suivi, et de temps à autres nous laissions quelques instants de silence, juste suffisants pour apprécier le bruit de nos pas sur les graviers. J'écoutais Valentin exposer ses idées et principes avec attention, à la fois passionné et bouleversé par ce qu’il disait. Sa vision personnelle des relations amoureuses détruisait tout ce qui était communément admis et toutes conceptions amoureuses que j’avais adoptées, sans vraiment réfléchir à l'éventualité de pouvoir concevoir l’amour autrement que dans une vision d’amour parfait et fidèle en couple, étaient remises en question. La première chose qu’il m’expliqua est qu’il avait effacé la notion même de couple, et l'écoutant discourir, je réfléchissait et la remise en cause de cette notion entraîna la remise en cause de tout le reste, comme si on avait retiré une carte à la base d’un château de carte en ruines et qu’il s'écroulait lentement, au ralenti.

J'étais plongé dans mes réflexions, n'écoutant plus que Valentin à moitié, quand Lucie et Léa vinrent vers nous et que Lucie dit dans un sourire "Excuse me to interrupt your conversation, but we have to eat something before going to the cinema, or we will die of hunger". Acquiesçant d’un sourire et d’un mouvement de la tête, je rejoignit Léa. Elle posa sa tête sur mon épaule dans un mouvement qui dégageait tellement de virtuosité et de légèreté que j’eu cru que Léa avait l’ombre d’un instant pris la forme d’une plume. Pendant ce temps-là, mon cerveau était en ébullition, prêt à exploser face à toutes ces nouvelles idées, nouvelles réflexions. C’est un peu comme si on m’avait ouvert le crâne et que mon cerveau découvrait le monde extérieur, j’avais l’impression que tout d’un coup quelque chose de nouveau et d’immense s’ouvrait à moi, mais que je ne savais pas encore le maîtriser, que je n’avais pas encore visité tous les recoins et tracé une carte de ce nouveau monde. Tout restait à explorer encore…

(à suivre...)