Quand le fric tombe du ciel...
«Le “Los Angeles Times” s’est procuré un document secret sur la nouvelle politique nucléaire américaine. Signé par Donald Rumsfeld, il passe en revue la stratégie nucléaire des Etats-Unis et sa nécessaire évolution à l’aune du 11 septembre et de l’existence de rogue states (Etats voyous). Ce rapport nomme sept pays contre lesquels l’usage de l’arme atomique n’est pas à exclure. La Russie en fait partie comme, l’Iran, l’Irak, la Corée du Nord, la Libye, la Chine et la Syrie. La Corée du Nord, l’Irak et l’Iran mais aussi la Syrie et la Libye sont accusés de haïr les Etats-Unis. Le rapport précise clairement que, contre ces dangers, la politique classique de dissuasion nucléaire a vécu. Il est temps de penser à diversifier l’usage du nucléaire, voire à le banaliser…
Les Etats-Unis envisagent d’utiliser l’arme atomique dans des situations militaires dites “classiques”. Le ministère américain de la Défense rêve de bombinettes atomiques capables de percer les bunkers et autres installations militaires souterraines. Ces minibombes pourraient être utilisées, non en dernier recours, mais comme n’importe quelle autre arme, en fonction des circonstances.
Le Pentagone recommande ‘l’utilisation de l’arme nucléaire contre des cibles capables de soutenir une attaque non nucléaire', en réponse à l’utilisation par un pays tiers d’armes nucléaires, biologiques ou chimiques et ‘en cas de développements militaires surprises'. “Si l’Amérique, forte de son avance technologique et militaire, prône l’utilisation de la bombe à des conditions aussi vagues, comment empêcher d’autres Etats nucléaires comme l’Inde et le Pakistan d’en faire de même ?”». (Courrier International, 14 mars 2002)
Maintenant Valentin a peur. Ca c'était il y a un an, quand tout était encore calme. Et maintenant qu’en est-il ? Donald Rumsfeld envisage-t-il d’exploser le reste du monde à coup de bombe atomique aussi facilement que de tondre la pelouse de la maison blanche ? Valentin a peur. Cette saleté de peur qui vous colle au tripes, qui vous prend au plus profond du ventre, qui fait mal, comme un coup de genou dans le bide. Valentin a peur. Valentin sent la guerre. Une guerre propre. Quelques massacres de civils seulement, des radiations nucléaires laissées pour quelques millénaires, du sang dans les yeux et des larmes dans la bouche, le bon soldat qui a servi sa patrie, son nom placardé sur une pierre brillante au milieu d’un beau mémorial, et une croix en bois pourrie pour la famille qu’il a massacré. Valentin a peur. La guerre est propre comme une poubelle. La mort est belle comme un foetus écrasé dans la boue par un char qui passait par là. Valentin a peur. Le violon grince. Les billets verts volent au vent. Il pleut des dollars aujourd’hui, c’est nouveau, ça sort tout de droit d’une bouche ouverte par Dieu qui vomit les hommes.
Quand le fric tombe du ciel… Valentin le brûle. Pauvre con.