Les Chroniques de Valentin

Enfin libéré

Valentin se sent libéré. Il a réussit à parler avec Léa de ce qui le tracassait depuis le début de la semaine. Les langues se sont déliées. Pourtant Valentin a accumulé les bourdes cet après-midi. Petit résumé d’un samedi pas ordinaire…

Onze heures et trois minutes. Valentin sort enfin de sa chambre et va se doucher. Il profite bien de la douche pendant près d’une demi-heure et descend dans la cuisine faire son petit-déjeuner. Comme d’habitude il prend un bol de lait avec du cacao et y trempe des gâteaux. Il boit quelques verres de jus d’orange, range son bol et son verre dans le lave-vaisselle et remonte dans la salle de bain se laver les dents.

Midi et quarante-deux minutes. Valentin enfile ses baskets. Il est déjà en retard. Son père le presse. Il doit aller manger chez son cousin à une centaine de mètres de chez lui.

Treize heures et treize minutes. Valentin sort de chez son cousin pour aller attraper le bus pour aller en ville cherche Léa. Il a mangé en tout et pour tout une tranche de pomme séchée.

Treize heures et quarante-trois minutes. Valentin est dans le bus. Il reçoit un texto de Léa lui disant qu’elle avait loupé son bus et qu’elle sera en retard au rendez-vous en ville.

Quatorze heures et treize minutes. Valentin retrouve Léa après vingt minutes d’attentes à l’arrêt de bus. Ils marchent tout deux en direction de l’arrêt de bus qui les mènera dans le bus pour aller chez Valentin. Coup de chance le bus est pile-poile là quand ils arrivent à l’arrêt de bus.

Quatorze heures et trente minutes. Léa et Valentin sont dans la chambre de Valentin. Ils regardent «Mulholland Drive» de David Lynch, super film mais un peu tordu. Les parents et la soeur de Valentin ne sont pas là, ils sont encore en train de manger chez le cousin de Valentin.

Dix-sept heures pile. Le film est finit. Les parents et la soeur de Valentin sont revenus. Valentin présente Léa à ses parents et ils remontent dans sa chambre. Un peu plus tard, Valentin et Léa seront tous deux torse nu dans le lit de Valentin comme mercredi et Valentin sera comme il a toujours voulu ne pas être. Pressé, sans être à l'écoute du corps de l’autre. Léa dit qu’elle préferrait attendre le bon moment, qu’elle était désolée. Mais elle n’avait pas être désolée. C’est Valentin qui s’y est pris comme un manche et qui a essayé d’aller plus vite que prévu. Il se dit maintenant qu’il s’est comporté comme un con. Mais c’est trop tard. Heureusement Léa ne l’a pas mal pris.

Dix-neuf heures et vingt minutes. Valentin embrasse une dernière fois Léa avant qu’elle ne s’engouffre dans le bus qui la ramènera chez elle. Il est content. Il a réussi à lui parler du bout de latex, à défaire tous les tabous qu’il s'était inventé. Il aime Léa. D’ailleurs il a enfin réussi à lui dire hier. Elle lui a dit aussi. Valentin repense à comment il a agit cet après-midi et se dit qu’il est trop con. Trop con d’avoir essayé de brusquer les choses, de passer outre les principes qu’il s'était imposé. Heureusement que Léa est compréhensive. Maintenant reste à déterminer quand est-ce qu’ils continueront. Mais après aujourd’hui Valentin n’est plus pressé. Il se sent libre de ça. Lui et Léa ont tout le temps qu’ils veulent pour trouver le bon moment.