Les Chroniques de Valentin

Une prison insupportable.

« L’homme est doué de raison ; il est vie consciente d’elle-même ; il a conscience de lui-même, de son semblable, de son passé, et des possibilités de son avenir. Cette conscience de lui-même comme entité séparée , la conscience de la brièveté de sa propre vie, du fait qu’il a été engendré sans sa volonté et qu’il meurt contre sa volonté, qu’il mourra avant ceux qu’il aime, ou eux avant lui, la conscience de sa solitude et de sa séparation, de son impuissance devant les forces de la nature et de la société, tout ceci fait de son existence séparée, désunie, une prison insupportable.

Il sombrerait dans la folie s’il ne pouvait s’évader de cette prison et tendre vers l’avant, s’unir sous une forme ou sous une autre avec les hommes, avec le monde extérieur. »

(Erich Fromm, L’art d’aimer)