Les Chroniques de Valentin

La nuit comme seule issue

Moi tu sais je n’aime pas la saint valentin / Je déteste le monde entier

Tu sais mon amour je suis le plus stupide des hommes. Tu sais je me sens si minable. Si inutile. Comme le dernier des imbéciles. Ou pire. Et ces mots sont très loins de ce que je peux ressentir à cet instant. Tu sais mon amour je me sens si insignifiant que je me dis que si j’étais malade, que si je mourrais, au moins je me sentirais mieux. Je sentirais que j’ai un but, une fin, quelque chose à prévoir, des choses à faire. Tu sais plus le temps passe plus je suis écrasé au fond de l’impasse. Plus je ne vois aucune possibilité d’en sortir. Plus je me dis que je ne vis plus, que je vivote juste. Que plus rien n’a d’intérêt. Que je suis seul. Que tout n’est qu’illusion. Que je n’ai ni but ni destin. Que je suis une coquille vide. Que j’ai plein de choses à faire mais aucun chemin pour y parvenir. Que je n’existe pas. Parce que socialement je n’existe pas. Que je n’ai pas de rôle. Pas d’existence sociale. Donc pas d’existence. Que je ne suis dans aucune case. Que je n’ai pas d’amis. Que je ne suis pas normal. Et que le vide autour de moi ne cesse de grandir. Que je me sens de plus en plus seul. Que la vie n’a plus le goût fruité qu’elle avait autrefois. Que je me lasse de tout. Je suis désespéré. Et je ne vois rien qui me ferais sortir la tête de l’eau. Je cherche du boulot y’en a pas. C’est ma seule issue pour avoir un semblant d’existence. Mais rien. Que le monde est un lent mouroir. Que tout est inutile, fade, sans intérêt. A quel points les mots sonts des clous dans ma gorge.

Et que la nuit est ma seule issue.