Les Chroniques de Valentin

Le Bac en live

Minuit et dix-huit minutes. H-8. Plus que huit heures. J’ai fait mon sac. Je me réveille dans six heures. Je suis prêt. Enfin je ne serais jamais prêt. Je suis surtout prêt à le louper une nouvelle fois je crois. Enfin on verra demain. Mal au ventre déjà. Ca promet. Nuit courte. J’espère que j’arriverais à dormir.

Une heure plus tard. H-7. Encore sept heures. J’arrive pas à m’endormir. Je me retourne dans tous les sens. J’ai mal partout. J’ai le cerveau en ébullition. Je pense à mille et un un projets. En plus je me suis apercu que j’avais pas de montre et qu’on a pas le droit de garder son portable donc que j’aurais aucune notion du temps et donc que je suis dans la merde. Ptet que je pourrais garder mon portable dans la poche en fraudant…

2h00. Je me venge de mon insomnie sur le pot de Nutella qui n’a rien demandé le pauvre. Je mangerais l’Australie tellement j’ai faim.

6h00. H-2. Réveil très difficile. J’ai dormi une heure et la tête comme une pastèque. Je met dix minutes à réussir à ouvrir un oeil.

8h38. En plein dans l’épreuve. Pas encore choisi le sujet. La vieille peau qui nous surveille me stresse. Elle arrête pas de me regarder de travers. Aucun des sujets ne m’inspire confiance. Je me suis vautré sur ma table depuis une demi heure mais j’ai pas réussi à m’endormir. Pourtant je suis crevé, je vois flou et j’ai du mal à garder les yeux ouverts. Dans ma salle tout le monde a l’air de trimer dur. A quoi bon ? Je me souviens de rien des cours et notions de philo sur les thèmes abordés par les sujets. On retrouve la justice, le langage et la nature. Je crois que je vais prendre le langage. Je suis en plein dedans en ce moment. Ca parle de communication en plus c’est justement un sujet qui m’intéresse en ce moment. Mais bon sur une copie tout est différent. On attends un résultat. Quelque chose de précis. Alors que moi le résultat ben je m’en bat le steak comme ils disent les jeunes. J’ai l’impression d’être entouré d’autistes surveillés par des retraités aigris. C’est effrayant. La communication et le langage, je veux justement bien en parler, mais pas faire une copie dessus. Parce que ce qui manque ici dans cette pièce c’est justement de la communication, qui est cent fois plus riche, intéressante et constructive que cette putain d’épreuve.

9h20. J’ai choisi mon sujet. Ca sera le langage. "Le langage ne sert-il qu’à communiquer?" Je suis content j’ai vraiment l’impression d’avoir bien saisi le sujet. J’ai un plan (youhou!!), des idées, de quoi remplir au moins deux ou trois pages déjà. J’ai jamais aussi bien commencé une épreuve. Je viens de rédiger mon intro. Elle prends toute la première page. Elle est dense et complète. Elle me semble à peu près conforme à la méthode. Sans trop de remplissage ou de formules pompeuses. Je l’aime bien cette intro, je suis satisfait. Je sais pas si le correcteur sera du même avis mais je m’en fout je suis content de moi. Là j’écrit ma copie pas pour le correcteur mais pour moi, pour me faire plaisir, et c’est sûrement ça le plus important. Note : penser à réclamer mes copies après le résultat du bac, celle-là je veux la garder. Bon j’y retourne. Premère partie. Si je me foire dans la suite au moins l’intro sera bonne.

10h20. Je commence la seconde partie. Dans la fresque au mur derrière moi y’a une énorme et superbe reproduction d’un dessin de Milo Manara. Sur le mur d’une salle de cours d’un lycée, du Manara ça fait bizarre…

11h. J’ai finit ah ah ah ! Enfin ! Je suis content de moi, sûrement pour la première fois sur un devoir de philo depuis que j’en fait. Ah le correcteur sera peut-être pas du même avis mais franchement, JE M’EN FOUS !