Les Chroniques de Valentin

De l'homicide de Léa

Il paraît qu’on peux en finir avec ses fantômes. Qu’on peux les vaincre.

Je n’aurais pas cette prétention.

Juste la force, enfin, de nommer celles et ceux qui comptent pour moi.

Au fil des jours et au fil de la plume, je vais tenter ici de n’oublier personne. Je veux juste leur offrir une page ici parce qu’ils en occupent en réalité des centaines. Parce que c’est symbolique. Un instantané de ma vie. Une sorte de photographie subjective, à défaut de pouvoir tous les prendre en photo en même temps.

En réalité je ne me rappelle plus d’où me viens le prénom de Léa. Je n’ai connu personne se nommant ainsi. Ni personne à qui je puisse penser en y associant ce prénom.

La seule chose que je sais c’est que quelque part entre ici et les mois qui précèdent elle a disparue. Homicide involontaire dû au temps et à la force que me donnent ceux et celles qui m’aiment.

Je veux ici jouer franc jeu, ne plus me cacher, me mettre à nu, m’exposer vulnérable, et appeller ceux dont je vais parler par leur prénom. Du moins le temps d’une page dans ce journal, pour la suite on verra.

Il n’y a pas de règle à chaque page, chacune des pages est construite selon le hasard du moment, et l’envie de faire passer un petit mot.

Il est dur de commencer par quelqu’un. Mais il faut bien commencer. Alors voilà je commence, l’ordre n’est pas celui des personnes auxquelles je pense le plus souvent ni auxquelles je tient le plus, il n’y a pas d’ordre dans ma tête entre ces personnes. Mais il a bien fallut commencer par écrire sur quelqu’un alors voilà.

Lucie, Marie, Solveig... (à suivre)