Les Chroniques de Valentin

Compte-Rendu

Levé vers 6h30. Je me suis couché vers 4h. Pas beaucoup dormi. Mon corps me crie de rester dans le lit bien au chaud et de replonger dans le sommeil, mais ma raison a eu le dernier mot. Premier geste du matin : allumer mon ordinateur et mettre de la musique. Ce matin c’est parti pour le live de Tryo au Cabaret Sauvage, avec un impressionant Hymne de nos campagnes final. Ensuite regarder s’il y a des messages dans le forum de mon journal. Non pas de message, tant pis. Puis je vais voir la liste des blogs et journaux que je lis dernièrement mis à jours. Tiens un nouveau blog en bande dessinée. Rigolo, consternant et sincère. Je me lance dans sa lecture complète. A 7h je me décide à m’arracher de la lecture pour aller me doucher. A 7h15 je reviens devant mon écran, une tasse de lait chaud à la main et termine la lecture du blog en mangeant des chocos, en buvant du lait et du jus d’orange. C’est la formule petit déjeuner qui me permet de tenir une journée, tout du moins physiquement.

7h30. A la bourre, je me décolle de mon écran, enfile rapidement une paire de chaussettes trouées, balance quelques trucs dans mon sac à dos avec une vaste idée qu’ils puissent servir aux cours, attrape au vol mon baladeur, mon bonnet et mon écharpe et hop me voilà dehors. Merde les trottoirs sont pleins de neige fondue. Enfin l’arrêt de bus est en face, faut juste traverser la rue, mais je manque de me casser la gueule 3 fois. J’attrape le premier bus sans vraiment regarder si c’est celui qui va me mener à la bonne destination, par chance c’est le bon. J’arrive au bahut à l’heure (exploit!), je remplis à la va-vite un mot d’absence justifiant mes journées d’absence d’avant les vacances et part attendre devant la salle pour le cours d’Allemand. Toute la classe est là. On attends 10 minutes avant de décider que la prof est absente et effectivement son nom est sur le panneau des profs absents, mais je connaissait pas le nom de la prof… Très rapide retour chez moi pour recharger mon baladeur MP3 en musique fraîche. Envie de rester. Me coucher. Dormir. Mais non, il faut que j’y retourne. Aujourd’hui y’a deux trucs qui font que je vais pas rester dormir chez moi et que j’ai le courage de retourner en cours : déjà de la bonne musique sur mon baladeur (nécessaire pour passer une bonne journée), des remix talentueux de Billy Ze Kick; et ce matin en arrivant, A., qui est dans ma classe mais que je ne connait pas plus que ça, me dit "Au fait je te passe un bisou de la part de Léa". Aujourd’hui y’a un fantôme qu’as ressuscité, il est devenu tout du moins étrangement réel. Je ne suis pas seul à voir des fantômes. Ils existent vraiment. L’espoir de pouvoir reparler avec elle, mettre au clair notre relation, savoir ce qu’il y a eu entre nous, qu’est-ce qu’il en reste, ne pas entretenir de mystères ou de questionnements, tout mettre à plat. Oui, c’est nécessaire.

Ce matin ça me donne le courage de retourner en cours. Mais demain ?

Il est 10h40. Cours de Lettres. Le prof est d’un ennui… Il m’a mis zéro parce que j’ai pas fait des questions qu’il fallait rendre. Discours habituel et prévisible : "Pas sérieux, bla bla bla". Et cette phrase "En continuant comme ça vous aurez pas le bac, vous referez une terminale." J’ai répondu "déjà fait". L’année dernière j'étais déjà en train de préparer le bac, avec ce même prof, qui faisait le même cours. Louper le bac ? Déjà fait. Redoubler ? Déjà fait. Exclusion du bahut ? Déjà fait. Difficile en l'état de trouver une menace qui me fasse peur, je m’en fous !

Je dois repartir dans un quart d’heure pour les cours. Deux heures de libre pour manger, mais comme le voyage vers le bahut prends un demi-heure il me reste qu’une heure chez moi, mais rien que pour ça c’est précieux. Une heure de liberté au milieu de la journée. Une heure stressée, pressée, mais tellement pleine de vie ! La liberté c’est la vie, et vice-versa.