Conte impromptu: Mon amour, emmène-moi à Tomsk
(Merci à Athanata pour ce poème impromptu à deux claviers. 20 décembre, vers minuit. Lui et Elle. Lui est en italique. Elle ne l’est pas.)
Dis mon amour, tu m’emmène à Tomsk?
... Un jour peut-être ...
Ce soir?
Comment veux-tu y aller ?
On prends le premier train pour Paris Gare de Lyon. Ensuite train pour Moscou. Puis St Pétersbourg. Et enfin trans-sibérien jusqu'à Tomsk.
Es-tu sérieux ?
Mon amour, ne prends pas de bagages. Juste un manteau très chaud. Il fait froid dans l’infini blanc.
Oui ...
Mon amour, ne prends rien à lire. Nous allons écrire notre histoire. Mon amour, ne prends rien pour écrire. Nos paroles suffiront pour tout voir.
Quelle sera-t-elle, notre histoire ?
Elle sera longue et courte. Multiple et unique. Belle et infinie.
Un tout et un rien.
Des horizons lointains Des journées sans lendemain Des soirées sans matin Partons loin Je te le jure, nous y serons bien Nous ne serons qu’un Ne brise pas le filin Ne me laisse pas ce matin La vie c’est dingue mon amour Tu sais Les jours passent Et plus ils passent Et plus je me dit que je fait bien de les laisser passer Je ne peux plus les retenir Les heures coulent Elles s'épuisent entre tes reins Les minutes s’envolent entre tes seins Je ne retiens plus rien Tout s’enfuit Et moi je suis
Je ne peux pas partir maintenant ...
Peut-être quelqu’un m’attend
Mais un jour, je partirai
Seul, avec toi, avec lui, avec d’autres
Je partirai
Mon amour je pars demain Pour l’infini sibérien Ne pleure plus derrière tes mains Sèche tes larmes Ou pleure de joie Mais ne sois pas triste Mon amour je pars demain Je ne m’enfuis pas très loin
Si tu t’en vas
Ma flamme s'éteindra
Peut-être est-ce près, est-ce loin
Mais tu ne seras plus à côté de moi demain
Mon amour, oublie moi Tu en aimera d’autres J’en aimerais d’autres
Comment pourrai-je ?
Tu es le seul parmi tant d’autre
Qui a su m’aimer
Pourquoi t’oublier
Et toi m’oublieras-tu
Pense que cela me tue
Mon amour, ne reviens pas, pas après cet été Je t’aurais oublié Je t’aurais oublié La vie est si cruelle Si l’on m’offre une autre route Je partirais avec elle
Tu ne m’aimes donc plus
Mais comment peux-tu
Est-ce que tu te souviens
De tous ces moments passés contre mes seins
A imaginer et à se languir
De notre parfait avenir
Mon amour je partirais Je ne sais Si je reviendrais L’avenir est parfait Parfait inconnu Tout à fait incongru
Ne regretteras-tu pas
Seras-tu heureux là-bas
Je ne regarderais pas En arrière Tu ne serais déjà plus là Je me perds
Crois-tu toujours
En l’amour
Je n’ai jamais cessé D’y croire Je n’ai pas arrêté De savoir Que l’amour est ma seule religion La seule qui ne fait pas de moi un pion
Tu me nommes ainsi
et de moi tu t’enfuis
Mon amour pars avec moi à Tomsk Je ne peux plus vivre sans toi Emporte-moi
Reste ici avec moi
Nous partirons toi et moi
Loin d’ici, loin de cet endroit
Mon amour je ne sais plus Je suis perdu Tu le sais je suis têtu Mais mon amour je suis perdu
Attends pour partir
Laisse-moi me construire
Pourquoi si loin
Pourquoi tant s'éloigner du chemin
Laisse-moi, je veux m’enfuir Toujours plus loin Je veux déserter ce chemin
Alors pars !
Ne me dis pas au revoir
Je ne veux plus te voir
Ah ... mon désespoir
Je ne peux me résigner à te crier bonsoir Je ne te dirais pas au revoir Je ne te dirais pas adieu Je ne pars pas plus loin que vers les cieux
Je prierai de te revoir
Un de ces soirs
Dans mes rêves
Où tu m’enlèves
Alors avant qu’il ne sois trop tard Fuyons ! Partons ! Mon amour il est déjà trop tard Je me consume Le passé s'émiette Je me consume Du présent rien ne reste
Mon amour s’envole
Mon coeur se brûle
Fuis-moi
Tu n’as pas besoin d'être là
Tu n’as pas besoin de moi
Ta vie sera bien là-bas
Au revoir mon amour A bientôt Nous nous reverrons à Paris ou Londres Peut-être
Peut-être
Seuls mes désirs me conduirons vers cet être
Toi, que j’aime.