Seize heures et une minute...
Il est seize heures et une minute. Valentin et Léa s’embrassent. Pas un bisou sur la joue comme ce matin, mais un vrai baiser d’amour, celui que les anglais appellent le «French Kiss». Valentin ne pense à rien. Valentin à la tête vide. Il ressent quelque chose d'étrange qu’il n’avait jamais connu jusque là. Avant quand il embrassait une autre fille il trouvait ça plutôt baveux et dégoutant, mais là il se sent emporté autre part, dans un autre monde, comme si le monde extérieur s’arrêtait d’exister pendant les quelques minutes que durent ce baiser. Plus tard Valentin se dira qu’il a bien fait d’attendre ce moment, d’attendre ainsi une semaine qui parut une éternité. L’envie et le désir sont tels à cet instant que toute l’attente est oublié et porte ses fruits de plaisir. Plus tard Valentin pensera que maintenant plus rien ne sera comme avant. Mais ça ce sera plus tard, car pour l’instant Valentin embrasse Léa, si jolie, et vice-versa Léa embrasse Valentin, qui se sent si bien. Et ce baiser dure trop longtemps pour s’aperçevoir combien de temps il dure. Valentin tremble. Il est troublé par tout ceci. Tout ces sentiments qui se bousculent dans sa tête… Et Léa doit aller au cours de théâtre, dernier baiser, clin d’oeil, son visage disparaît dans l’obscurité derrière la porte. Valentin est heureux.
Une dizaine de minutes plus tard. Valentin est dans le bus. Il écrit un texto à Léa. Il aimerait bien écrire qu’il l’aime et tout et tout, mais il préfère ne rien écrire et tout lui dire. Car les mots sont traîtres, faux et porteurs de faux espoirs. Alors que la langue est vraie, sincère, et ne ment jamais en parlant d’amour.
Dix-huit heures neuf minutes. Valentin reçoit le message de réponse de Léa. «Moi non plus je n'écrit pas grand chose mais je n’en pense pas moins. Bisou.» Valentin aussi n’en pense pas moins. Mais il ne pense plus. Il ne rêve plus. Il ne vit plus. Il est amoureux. Vivement demain, revoir Léa… Revoir Léa… Léa… Demain… Valentin est amoureux.