Les Chroniques de Valentin

Ce qui nous manque, c'est l'espoir

Ce qui nous manque, c’est l’espoir. Pas l’espoir d’un monde meilleur. Ou de lendemains qui chantent. Ou de poursuivre le bonheur, ce sale petit connard de bonheur, qu’on ne pourrait jamais rattraper de toutes manières.

Non, l’espoir, le rêve, la magie, les étoiles dans les yeux, les papillons dans le ventre. Ce qui nous fait briller les mirettes, ce qui nous donne un pincement au cœur, une boule dans le ventre, ce qui nous fait rêver, imaginer, fantasmer, ce qui nous fait nous envoler, nous faire lâcher terre, bref nous faire mouiller quoi merde ! C’est ça qui manque !

C’est l’ambition de foutre la merde. De mettre des bons gros coups de savates dans le tas de fiente. De tout faire péter.

Ce qui nous accable c’est la résignation. C’est cette putain de doctrine si chère aux politiques de tout bord, que "de toutes façons ça pourrait être pire". Et c’est comme ça que tu te retrouves à voter pour un connard de capitaliste parce que c’est le moins pire, le plus logique, le seul qui pourrait à peu près avoir une chance de gagner. Que tu prends un boulot de chiotte parce que y’en a qui sont pires. Bosser à Mac Do c’est toujours moins pire que de torcher le cul des vieux. Voter PS c’est toujours moins pire que de se retrouver avec Sarkozy. Voter Sarkozy c’est toujours moins pire que de se retrouver avec Le Pen.

Ouais, c’est ça, t’as bien raison !

Et merde, tes convictions, tes idées, tes principes, t’en fait quoi ? Ben voilà en moins de deux tu viens de les écraser, les réduire à néant, tu t’asservis devant la loi du pragmatisme. Mais merde c’est pas avec ton pragmatisme à la con que tu va créer, que tu va aimer, rêver, vivre.

Nan tu va te résigner. Tu va sous-vivre. C’est l’inverse de la survie, là c’est la sous-vie. Quand tu choisis sciemment de te résigner, de renoncer à ce que t’aimes, ce qui te fait vibrer.

Où sont tes rêves ? Où ils sont tes putains de rêves ? T’en as même plus. Tu dors comme un robot.

Ouais c’est ça qui nous manque, de l’espoir, de la vie, de l’humanité, de la volonté d’en découdre, d’imposer la place nécessaire à ses idées à coup de molotov dans le paysage politique. Il nous faut du rêve, des tripes et de l’espoir.