Les Chroniques de Valentin

La famille qu'on choisit

C’était un jour ou je me sentais seul. Un jour ou j’avais du mal à voir le lendemain. Un jour qui ne passait pas. Qui s’étendait, tout en longueur, sans vouloir finir. C’est là que j’ai rencontré un ami.

Un grand, de ceux qui vous accompagnent un bon morceau de votre vie. Un de ceux qui nous fait nous sentir bien. Qu’on aime bien voir. A qui on aime offrir des cadeaux à son anniversaire. Et on s’en veux si on a oublié, si on avait pas une thune pour lui en payer, si on a rien trouvé de bien.

Avec le temps, j’en ai rencontré plein des gens, mais des comme ça, pas tellement. Des à qui on tient. Des qui nous font pleurer quand ils partent. Des qui nous font rire quand ils sont là. Des qui nous réconfortent. Des avec qui on passe des soirées à discuter. Des nuits à tituber dans les rues en rigolant. Des journées à la campagne. Dans une piscine. Autour d’un feu. À cuisiner des burgers. À bouffer des chamallows. À regarder les étoiles.

Avec le temps j’en ai eu quelques uns, et quelques unes, des amis, des amies, des potes, des poteaux, des frangines, des frérots, des cousins, des cousines. On s’aimait bien. On était là les uns pour les autres. Même avec la distance. Même avec le temps. Parfois on s’envoyait une carte postale, histoire de se dire hey ça va qu’est-ce que tu deviens. On se vois quand ?

Parfois on s’engueulait. Et puis on se réconciliait, ou pas. Et puis la vie continuait. Parfois on se mettait sur la gueule. On se perdait de vue. On voulait plus se reconnaître.

Ou alors on se prenait dans les bras quand ça allait pas. Ou même quand ça allait bien. Quand on en avait envie. On se serrait bien fort, et on restait là comme des cons, tout émus. De se rendre compte de la chance qu’on avait, d’avoir des gens comme ça dans nos vies, dans nos bras.

Y’en a même, on a baisé ensemble. Et oui ! J’en ai aussi eu des amants, des amantes, des copains, des copines. Qui étaient des amies, des potes. Qui le sont restés. Parfois pas. Quand on s’aime c’est comme ça. On ne met pas toujours les gens dans des cases. Ou des fois ils en sortent. Comme des diables de leurs boîtes. Mais qu’est-ce que ça change ? On est toujours des poteaux, des amis, des copines.

Alors là, maintenant, je voudrais dire un grand salut à tous ceux et toutes celles qui sont entrés dans ma vie un jour, qui y ont séjourné un bout de temps ou y séjournent toujours. Qui ont compté et qui comptent toujours. Même ceux que je vois plus. Ceux à qui je repense avec ce pincement au cœur qui dis que quand même c’est con mais tu me manques. Malgré les vacheries. Malgré les engueulades. Malgré qu’on se parle peut-être même plus.

Un grand merci à toutes les copines, les copains, les amies, les potes, les cousines, les poteaux, à tous ceux qui sont aujourd’hui ma famille.

Vous êtes ma famille.

Pas celle dont on hérite. Pas celle qu’on engendre. Non. Celle qu’on construit. Celle qui nous choisit. Et qu’on choisit aussi.

Merci.