Les Chroniques de Valentin

Non ce n'est pas le printemps

Ce n’est pas le printemps, parce que les fleurs continuent de fâner. Parce que les arbres ne bourgeonnent plus. Que le monde au dehors reste gris et morne. Non ce n’est pas le printemps, je n’y crois pas. La réalité s’impose comme une briseuse de rêve. Les comptines d’été sont bien loin maintenant face à ce désert de solitude et de désolation. Il ne restera rien, plus rien, de ce qui a été un printemps fleuri et réjouissant.

J’ai encore fait un cauchemar cette nuit. D’elle évidemment. Encore une fois j’ai vu ce que je ne voulais pas voir, ce que je n’aurais jamais voulu savoir. L’obscurité qui est en moi m’envahit, me pénétrant au plus profond. Je me sens impuissant face à ces sentiments que je ressens. Inutile.

Je n’ai plus confiance. C’est déjà dur à accepter. Mais plus j’essaye de redonner ma confiance et plus je suis suspicieux, plus je fait des cauchemars comme celui-ci. Plus j’ai l’impression d’être trompé, trahi, mis à l’écart, qu’on me cache des choses. Je me fait peur. Je ne suis pas comme ça. Je ne veux pas devenir comme ça.

Je n’arrive pas à dépasser ça, je n’y arrive pas. Quand j’y repense et que je me dis que finalement c’est pas si grave, je ne parviens quand même pas à oublier le choc qui est resté imprimé en moi. Comme un coup de marteau peut rester imprimé après un grand coup dans la tête. J’ai toujours été trop naïf et j’ai toujours cru à ce qu’on me disait, sans chercher plus loin. Et finalement ça se retourne toujours contre moi.

Et maintenant ça me dévore de l’intérieur. Je suis incapable de faire cesser ces sentiments. Je me sens si mal. Aimer quelqu’un mais ne plus arriver à lui donner ma confiance. C’est horrible. Je suis bloqué, comme devant une paroi de verre. La vie passe devant moi sans que je ne puisse y participer. Je ne me comprends plus.