Les Chroniques de Valentin

Récapitulatif de rupture passée (1)

Je rentrais chez moi en Belgique, j’avais passé la soirée dans le train, encore une fois à échanger des SMS avec elle qui n’allait pas bien. Difficile de lui expliquer qu’il n’y avait pas de raison de déprimer.

J’avais tellement l’habitude de cette situation qu’elle était banale. D’un côté je me sentais coupable, du fait d’avoir plusieurs relations amoureuses, de manière ouverte, et qu’elle ne le supportait pas. De l’autre je pensais fortement que tout cela n’était pas que de mon fait et avait aussi à voir avec son envie de faire du drame un véritable mode de vie. Comme si transformer chaque situation en drame shakespearien était une manière très romantique de vivre une relation amoureuse.

Avec le recul je ne pourrais plus accepter ce genre de comportement. Mais à ce moment-là, et pour avoir eu le même comportement à plusieurs reprises, cela m’apparaissait comme étant un élément naturel des relations amoureuses.

Ce soir-là la difficulté à communiquer avec elle était à son paroxysme, et notre conversation se termina sur ses menaces de se trancher les veines. Pas la première fois qu’elle en parle, pas la première fois qu’elle le ferait non plus. Mais que faire de plus qu’essayer de réconcilier et réconforter ? Je suis à 700 kilomètres d’elle.

Finalement gagné par l’inquiétude, je me décide à appeler sa mère, chose que je pensais naturelle et adulte pour quelqu’un qui s’inquiète. Il m’en a fallut du courage pour l’appeler. Mais au téléphone c’est un ton sec qui m’accueille, et comme conclusion « il faudrait quand même que tu prenne tes responsabilités en main ». Et que j’arrête d’emmerder le monde donc. C’est à ce moment-ci que j’ai décidé de rompre avec elle. Un soudain ras le bol du mélodrame, et d’avoir l’impression d’emmerder tout le monde.

S’en est suivie un long drame par téléphone, SMS et e-mails avec elle pour expliquer la rupture, que notre relation n’était pas possible etc. La vérité est que malgré mon détachement cette décision me brisa le cœur. J’ai véritablement eu le sentiment de me sacrifier, de sacrifier mon égoïsme à vouloir rester avec elle, pour qu’elle aille mieux. Je ne sais pas si ça a vraiment fonctionné. Mais à ce jour je n’ai cessé de repenser à ce moment à devoir rompre, une valise dans une main, le téléphone dans l’autre, au milieu d’une rue peu éclairée des hauteurs de Liège. À devoir sacrifier les sentiments que je lui portait, à devoir renoncer à la revoir et à l’embrasser. À me forcer à ne pas pleurer.