Les Chroniques de Valentin

Il n'est pas de doute qui s'estompe, que des certitudes qui s'étiolent

Je rentrais chez moi en vélo. Je suis repassé devant cet appartement. Celui où j’ai grandis. Non pas quand j’étais enfant, mais quand j’étais adulte. Celui où j’ai grandis en tant qu’adulte. Celui où j’ai connu les gens qui à la lumière d’une bougie ont changé mes horizons. Mes prises de conscience. Celui où j’ai dormi à cinq. Celui où tu souriais. Où j’ai embrassé Charline. Où j’ai aimé Marie. Où Marine m’a laissé. Où les amis dormaient dans la baignoire pour le week-end. Où j’étais certain qu’aimer était une solution. Mais les certitudes ne durent pas, et seule la solitude demeure.

Les volets étaient fermés. La lumière éteinte. Mais il y avait quelqu’un dans l’ombre. Un autre moi. Où seulement mon imagination. Une nostalgie qui n’a pas lieu d’être. Car quand j’y repense rien de cette période n’était si reluisant que cela.

J’étais désespéré. Au point de remonter l’escalier du côté où les marches s’étaient usées et avaient pris une dangereuse inclinaison, comme si l’escalier tout entier menaçait de s’effondrer. Remonter les marches en espérant que l’escalier s’effondre et qu’il réponde à ma place une fois pour toutes à la question des doutes qui n’ont pas lieu d’être.

De cette époque j’ai tellement de beaux souvenirs aussi. Des sourires. Des centaines. Des milliers. Et pour seule certitude de savoir pour de bon que le bonheur n’est qu’un éclair, et qu’on passe le reste du temps à guetter le ciel en espérant que l’orage vienne, à nouveau, nous secouer.