Les Chroniques de Valentin

Combien de mensonges avant l'évanouissement ?

Combien de mensonges doit-on supporter ?
Combien de faux-semblants ?
Combien de vérités omises ?
Combien de silences gênés ?

Avant que nous ne réalisions que nous ne sommes que transparence, qu’invisibles au milieu du béton qui coule de nos veines. Lentement. Sans douleur.

Quand est-ce qu’on va se rendre compte que ça ne sert à rien de se lamenter ?
Qu’il est inutile de se révolter !
Que ça ne changera rien !
Jamais !

Nous nous évanouissons à vue d’œil.
Nous perdons toute consistance.
Notre humanité s’effeuille.
Notre volonté s’amenuise.

À la fin, il ne restera rien. Même pas des souvenirs. Même pas une seule trace écrite.

Nous aurons tout oublié.
Tout effacé.
Gommé méticuleusement.
Jusqu’au sang.

Et tout pourra alors recommencer. Comme si rien ne s’était jamais passé.

Aucun messie ne viendra nous sauver.
Car il n’y a déjà plus rien à sauver.
Nous ne méritons que la déchéance.
Et nous devrions êtres heureux d’être amenés à l’évanouissement total.

Reconnaissants. Qu’enfin quelque chose mette le mot fin en bas de la dernière page de notre insalubrité quotidienne.

Mais combien de temps nous reste-t-il ?
Un jour ?
Un mois ?
Un siècle ?

Beaucoup moins que ça. Je l’espère si fort que j’en rêve toute les nuits.