Je change, ma vie change.
Mes amantes me redonnent le goût de changer.
L'envie d'aimer et d'avancer.
Le désir de vivre libre.
Mes songes me fournissent la matière première.
Le reste c'est tout de la volonté de sortir de ce cercle infernal.
C'est dur, mais je m'accroche.
You see things in life
And you'd be surprised what you see.
Life, your whole life, is changes
You go through changes in your life
One second you've got it made
Next second you're down in the dumps
And it goes back and forth
Throughout your whole life
One second you've got the most beautiful girl in the world
Next second (...)
Je me souviendrais toujours de ton lit en bord de mer.
Nos tendresses enlacées, nus sous un drap, légèrement agîté par la brise du matin.
A peine l'écume de nos sentiments s'était-elle déposée sur la corniche de ta chambre jaune et bleue que nous étions déjà à fleur de sel.
Le sable recouvrait jusque là nos timides amours et la marée, incessante et silencieuse, ne les découvrait que d'un brin à chaque passage.
Je décrivais avec la pulpe de mes doigts de lents et voluptueux cercles sur ton ventre.
Je ne voulais plus partir de ton lit-île.
Mais le vent nous apportait de (...)
À la pâle clarté des lampes languissantes,
Sur de profonds coussins tout imprégnés d'odeur,
Hippolyte rêvait aux caresses puissantes
Qui levaient le rideau de sa jeune candeur.
Elle cherchait, d'un oeil troublé par la tempête,
De sa naïveté le ciel déjà lointain,
Ainsi qu'un voyageur qui retourne la tête
Vers les horizons bleus dépassés le matin.
De ses yeux amortis les paresseuses larmes,
L'air brisé, la stupeur, la morne volupté,
Ses bras vaincus, jetés comme de vaines armes,
Tout servait, tout parait sa fragile beauté.
Étendue à ses pieds, calme et pleine de joie,
(...)
J'étais dans le bus. Je tourne les yeux alors qu'on est arrêtés au feu rouge et à côté de moi, dans une voiture de luxe verte, une femme est en train de manger son repas dans une assiette : purée et radis au menu, alors que de l'autre main elle tient le volant.
Au fond du bus, une fille habillée en survêtement blanc me fixe avec insistance. Elle me fait peur.
Je lis du Baudelaire. Je crois que c'est mon auteur préféré, il a le talent de mettre en un seul vers toute la beauté et toute la laideur de l'humanité. Delphine et Hippolyte est de loin mon préféré, le plus parlant (...)
« Le livre de M. Charles Baudelaire intitulé Les Fleurs du Mal est un défi jeté aux lois qui protègent la religion et la morale. (...) A côté de ces pièces et de quelques autres où l'immortalité de l'âme les plus chères croyances du christianisme sont mises à néant, il en est d'autres qui sont l'expression de la lubricité la plus révoltante : Les Femmes Damnées sont un chant en l'honneur de l'amour honteux des femmes pour les femmes. (...) En résumé le livre de M. Baudelaire est une de ces publications malsaines, profondément immorales qui sont appelées à un succès de (...)
Et je tombe, et je tombe, sans pouvoir me rattraper, sans pouvoir apercevoir la fin de la chute, je trébuche et je tombe, je bascule, je m'éboule et me précipice.
Je m'élance et m'écroule, je dégringole, je glisse, je chute, je descends et m'élance, je me casse la gueule, je saute, me déverse et me renverse de tout mon long.
Et je tombe, et je tombe, comme quand on trébuche, sans s'y attendre. Je m'anéantis et m'apaise pour mieux m'écrouler, pour mieux m'abîmer.
Et je tombe, et je tombe, peut-être, amoureux. (...)
De tes lèvres suaves
Et de tes mots de rosée
Je ferais de larges voluptes
De beaux adieux violacés
Ne te relève pas non
Quand tu es à genoux
Frèle oisillon devant moi
Délaisse-moi allons
De la nuit slave
Et de ses amants fatigués
Je n'en ferais qu'une bouchée
D'épaisses brumes et fumées
Et ne te retourne pas
Quand tu te détourne de moi
D'obscurs voiles affamés
Se dressent sur tes pas
Des cimetières aux simples caves
Des vampires isolés
Je dévorerais sans décompte
Leurs coeurs fatigués
Ne te méprends pas de moi
Je n'hésiterais pas un instant
Mon amour
J'irais danser (...)
DEUXIÈME EMÉNIDE
Tu as raison. C'est magnifique, l'amour, Oreste ! On ne se quitte jamais, paraît-il. On ne s'est pas plutôt séparé, paraît-il, qu'on revient en courant, qu'on s'agrippe par les mains. Où qu'on aille, on se retrouve aussitôt face à face. La terre est ronde pour ceux qui s'aiment. Déjà je me heurte partout contre celui que j'aime, et il n'existe pas encore. Voilà qu'Electre veut te ravir, et à nous aussi, avec sa vérité. Nous voulons aimer. Fuis Electre.
(in Electre , Acte II, Scène 3, Jean Gireaudoux) (...)
Votre courbe déliée allèche les passants
Qui se dressent à rebours, énièmes prétendants
L'écharde contendante, les trottoirs ruisselants
Une foule au zgeg dressé, compulsif ornement
Dites-moi comment vous dire
Qu'au fond j'aimerais briser
Ceux qui vous interdisent
De les voir gicler
Un à un, à la chaîne, voir même tous en coeur
Pour le plus grand plaisir de celle qui se meurt
Sans grandes obligations, vous êtes vous jamais vue
Les saisir une à une au milieu de la rue ?
Comparé aux attentes, à celles de ceux-là même
Qu'on accuse d'entreprendre ces somptueuses mises en (...)
SCÈNE DEUXIÈME
Les mêmes, AGATHE THÉOCATHOCLÈS, le jeune homme.
AGATHE. - Ô mon amour chéri, tu as bien compris, n'est-ce pas ?
LE JEUNE HOMME. - Oui. J'aurais réponse à tout.
AGATHE. - S'il te trouve dans l'escalier ?
LE JEUNE HOMME. - Je venais voir le médecin qui habite au-dessus.
AGATHE. - Tu oublies déjà ! C'est un vétérinaire. Achète un chien... S'il me trouve dans tes bras ?
LE JEUNE HOMME. - Je t'ai ramassée au milieu de la rue, la cheville foulée.
AGATHE. - Si c'est dans notre cuisine ?
LE JEUNE HOMME. - Je fais l'homme ivre. Je ne sais où je suis. Je (...)
CLYTEMNESTRE. - Alors, cesse d'être ma fille. Cesse de me haïr. Sois seulement ce que je cherche en toi, une femme. Prends ma cause, elle est la tienne. Défends-toi en me défendant.
ÉLECTRE. - Je ne suis pas inscrite à l'association des femmes. Il faudra une autre que toi pour m'embaucher.
CLYTEMNESTRE. - Tu as tort. Si tu trahis ta compagne de condition, de corps, d'infortune, c'est de toi la première qu'Oreste prendra horreur. Le scandale n'est jamais retombé que sur ceux qui le provoquent. À quoi te sert d'éclabousser toutes les femmes en m'éclaboussant ! Tu souilleras pour (...)
Je nous revois y'a cinq ans sous les toits du lycée
Tous les deux affolés d'être heureux
Nager dans le bonheur
Epatant ce bonheur
J'aurais voulu rester collé sous tes nénés
Je nous revois y'a deux ans sous les toits de Paris
Tous les deux, de gentils amoureux
Mais c'est fait, j'ai déjà renoncé
On est là tous les deux
Séparés, c'est pas mieux
C'est pas vrai, c'est pas mieux
Je vais m'obliger pour me sevrer
Je vais me forcer pour t'oublier
Je vais m'engager à t'ignorer
A détester celle que j'aimais
Être content c'est gentil oui mais quand tout fout le camp
Mes yeux coulent (...)