Les Chroniques de Valentin

Ainsi c'était ça...

Ainsi c'était ça… Ou plutôt ce n'était que ça. Pas la peine d’en faire un plat. Même pas la peine d’en discuter avec les copains. Ainsi c’est ça. Valentin le sait. Il l’a fait. Maintenant il sait que ça n’a rien à voir avec ce qu’il attendait. Heureusement.

Hier, Valentin a retrouvé Léa en ville. Ils sont allé acheter la boîte de petits bouts de latex. Au cas où, pour prévoir. Cinq euros cinquante. Ca fait cher pour ce que c’est. Mais bon. Enfin bref, ils sont allés chez Valentin en bus. Léa allait dormir chez Valentin. Les parents de Léa et de Valentin étaient d’accords, ce qui était déjà en soit un miracle. L’après-midi, Valentin et Léa ont essayé une fois. Sans descendre en dessous de la ceinture. Léa a préféré attendre le soir. Heureusement.

Le soir Valentin a fait à manger. Des spaghettis Carbonara. Pas mauvais. Léa et Valentin ont ensuite quitté la table. Ils sont montés dans la chambre de Valentin. Et ont recommencé. Cette fois-ci ils sont allés plus loin. Mais sans aller jusqu’au bout. Heureusement.

Valentin n’est pas du genre pressé. Il préfère prendre son temps et que ça se passe bien. Pour lui si Léa n'était pas prête ce n'était pas grave. Mais Léa se faisait des idées. Elle se disait que Valentin ne la méritait pas, qu’il méritait mieux. Ce qu’elle a dit a fait beaucoup de peine à Valentin. «Je suis nulle» a ajouté Léa. Valentin l’a tout de suite coupée. Il ne veut pas qu’elle dise ça. Il l’aime. Et pour lui tout ce qui compte c’est ça justement, qu’il l’aime, qu’elle l’aime lui, qu’ils s’aiment. Le reste, le regard des autres, ce putain de regard des autres, on s’en fout. On est pas né pour plaire aux autres. Heureusement.

Enfin bon après Valentin et Léa se sont couchés dans le lit de Valentin, la couette à hauteur de poitrine, dans les bras l’un de l’autre. Plusieurs fois dans la nuit ils se sont réveillés, se sont regardés, se sont embrassés, puis rendormis. Au matin, vers neuf heures, Valentin et Léa ont réessayé. Là ils sont allés jusqu’au bout. Tout s’est bien passé. Ils ont réussi à utiliser le bout de latex sans problème. Ainsi c'était ça… Ce n'était que ça… Valentin pense que tout ce qui est dit autour de la «première fois», et plus généralement autour du sexe, c’est du bla bla inconsistant. Il n’a pas ressenti un plaisir immense. Rien d’extraordinaire. Heureusement.

Seulement voilà, Valentin à l’impression que depuis Léa est triste, distante. Même si elle répond qu’elle va bien. Il sait qu’elle se pose des questions. Qu’elle pense à quelque chose. Qu’il y a un truc qui ne tourne pas rond. Alors Valentin se sent coupable. De quoi ? D'être allé trop vite peut-être. Et que Léa n’a pas osé lui dire non. Ou peut-être qu’elle se dit encore que Valentin mérite mieux. Valentin espère que non mais il sait que quelque chose ne va pas chez Léa. Valentin est triste. Il ne reverra pas Léa avant jeudi et il se sent tenu à distance d’elle. La complicité qu’ils avaient à presque disparue derrière le regard pensif de Léa. Valentin est triste, il pleure. Malheureusement.