Les Chroniques de Valentin

Rien à signaler

«Rien à signaler.» Aujourd’hui Valentin aimerait bien se dire ça mais il sait bien au fond de lui qu’il y a toujours quelque chose à signaler. Un sentiment, une parole, une attitude, un sourire, un clin d’oeil, n’importe quoi mais pas rien. Le néant n’existe pas. Alors aujourd’hui Valentin est allé en cours, comme tous les jours. Il y avait allemand en première heure, mais Valentin n’aime pas ça, en fait il n’aime pas la prof surtout. Et comme la nature écoute sûrement Valentin, le bus était en retard ce matin, pour laisser un peu de répis à Valentin. Mais il n’y échappa pas, il a dû se rendre en cours d’allemand. Pendant près d’une heure encore il n’a rien compris à ces mots bizarres, à ces phrases étranges, à leur signification obscure et leur prononciation barbare. Valentin s’est souvent dit qu’il aurait dû prendre Espagnol à la place de l’allemand, que c'était une langue plus belle. Mais Valentin se dit aussi qu’il ne faut jamais rien regretter, surtout pas ses propres choix, alors il assume en silence ses mauvais choix.

Aujourd’hui il a revu Vincent, son cousin qui avait passé le Week-End à la fête de l’huma ( http://fete.humanite.fr/ ) à Paris. Valentin aurait bien aimé y aller, surtout pour écouter Yann Tiersen, ce musicien qui fait ressortir joie et mélancolie dans ses musiques, tel un rêve envahi de tristesse. Mais comme il n’avait pas assez d’argent pour payer le train, Valentin est resté chez lui, seul. Il a revu Julie aujourd’hui, elle est gentille, il se dit qu’en fait il ferait mieux de la garder comme simple amie et ne pas tenter le diable de l’amour. Mais dans ses pensées entrecoupées d’images de la journée, Valentin s’emmêle les idées, les images deviennent flous, les rêves s’envolent et font place à l’obscure clarté du sommeil. Valentin dort. Il dort dans son lit aux draps bleus, avec oreillers bleus, housse de couette bleue, et un drap jaune. Un jaune chaud, comme celui de soleil au crépuscule de la journée, au bord de la mer… Valentin rêve. Il rêve d’un coucher de soleil au bord de la mer, assis sur un rocher caressé par les vagues, une fille dans les bras. Mais il ne voit pas le visage de la fille, juste une lumière réconfortante qui l’enveloppe et qui l’emporte loin de ce monde maudit…